Nous sommes sur la planète Zarkass, assez éloignée de New Pondichéry, la toute première colonie humaine installée sur une planète étrangère. Dans ce futur, la population humaine a quasiment banni les hommes de la surface de la Terre, rebaptisée Gaia. Ce sont les femmes qui sont maintenant au pouvoir, et il est même fréquent maintenant que ces dames prennent des prénoms masculins.
C'est ainsi, donc, que nous retrouvons une jolie scientifique citadine, prénommée Louis, accompagnée d'une jeune femme beaucoup plus rustre, Marcel. Louis (ou Loulou) est là officiellement pour étudier la faune et la flore de Zarkass. C'est donc naturellement que les deux jeunes femmes aux caractères opposés se baladent en pleine jungle zarkassienne, accompagnées par des zarkassiens de souche, dont Zinn.
Les zarkassiens en question ont cette particularité, outre ce langage étrange, d'être tous accompagnés d'une immense chenille rougeâtre qui leur sert de monture. En fait, ces chenilles vivent en symbiose avec les zarkassiens depuis toujours. Zinn et ses compagnons muent régulièrement et ont un épiderme particulièrement sensible à cette occasion. Les vers secrètent alors une espèce de pommade qui permet aux zarkassiens de soulager leur douleur. Bref, sans sa chenille, un zarkassien ne peut plus survivre, car il est inexorablement la proie des millions d'insectes qui peuplent la surface de la planète.
Mais en réalité, Loulou n'est pas vraiment là pour la faune et la flore. Il se trouve que depuis quelques temps, d'étranges vaisseaux en forme de triangles sont visibles dans le ciel zarkassien. Nul à New Pondichéry ne sait à qui appartient cette flotte. L'un d'eux s'est récemment crashé près d'un volcan, en pleine jungle : l'occasion est belle d'en savoir plus...
Les éditions Ankama en sont à sortir leur troisième série basée sur un univers de Stefan Wul (après Niourk et Oms en série). Ainsi, après Olivier Vatine par exemple, c'est tout de même Yann (scénariste de Sambre, Pin-up et j'en passe...) et Didier Cassegrain (au dessin de Tao Bang, Code Mc Callum chez Delcourt) que l'éditeur a choisi. Du beau monde donc, et cela n'est pas fini au regard de ce qui est prévu pour la suite.
Toujours est-il qu'on tient là une série de science-fiction parfaitement réalisée, et parfaitement maîtrisée. Les présentations des personnages se font de manière fluide et bien trouvée, et on tient l'occasion de capter les humeurs de ces derniers très rapidement. Ce premier tome ne fait pas que de la présentation de base, mais nous permet déjà d'en savoir beaucoup, sur les deux filles et leur passé, ainsi que sur les moeurs très étranges des zarkassiens en question.
Côté dessins, c'est tout bonnement superbe : Didier Cassegrain nous gâte avec des filles splendides, des décors fins et travaillés, un bestiaire tout à fait réussi. Les couleurs choisies sont également chatoyantes, c'est un vrai régal pour les yeux. Par ailleurs, le style reste assez épuré pour privilégier le mouvement, un atout indéniable dans les nombreuses scènes d'actions que comporte le tome.
Ce premier tome de Piège sur Zarkass est donc une très belle réussite et confirme la qualité de cette collection chez Ankama. Vivement la suite, ainsi que les autres séries de l'univers de Stefan Wul !