Les Chroniques de l'Imaginaire

Lame bannie (Assassini - 2) - Grimwood, Jon Courtenay

Malgré de terribles pertes, la flotte de Venise et de ses alliés a mis en déroute celle des Mamelouks. Il est temps pour Giulietta de regagner sa ville natale. Elle est désormais veuve, et son fils l’héritier probable du duché de Venise. Autant dire que l’épouser s’avérerait très intéressant pour qui convoite le pouvoir sur la cité sur l’eau. C’est pourquoi l’empereur d’Allemagne mandate son fils puîné Frederick, tandis que le Basileus de Byzance envoie son fils Nikolaos, tous deux avec pour mission de convoler avec la jeune femme.
Giulietta n’a cependant pas très envie de se remarier. Confrontée aux machinations ourdies par son oncle Alonzo et sa tante Alexa, fatiguée par les récents événements, elle rêve de s’éloigner de la cour ducale et de ses complots. Pas facile pour une di Millionni !

Quant à Tycho, il est également revenu à Venise. Dorénavant, il est noble, son statut d’esclave oublié. Il aspire à l’amour de Giulietta, mais se fait peu d’illusions : comment la belle pourrait-elle aimer un monstre tel que lui ? D’autant qu’elle affiche clairement sa désapprobation dès qu’elle se retrouve en sa présence. Il est cependant bien décidé à la protéger coûte que coûte.

Ce deuxième tome de la trilogie Assassini est tout aussi bon que le premier. L’action est moins présente, les manipulations politiques moins complexes, mais c’est un régal de suivre le devenir des personnages et leurs interactions.
Tycho est désormais Sir Tycho Bell’Angelo Scuro, le bel ange sombre de Venise. Le Déchu est toujours en quête de ce qu’il est. Il est persuadé d’être un monstre, même s’il maîtrise de mieux en mieux ses pulsions. Giulietta est attirée par lui, mais refuse d’y céder, ou même simplement de reconnaître cette attirance. Autant dire que l’harmonie de leurs relations n’est pas gagnée d’avance ! Pour ma part, j’ai beaucoup aimé les voir se chercher ainsi.

Même s’il y a moins d’action que précédemment, le rythme est rapide et les rebondissements bien présents. Pas de plongée dans les bas-fonds de Venise cette fois, mais on s’immerge toujours plus profondément dans la politique vénitienne et on a vraiment l’impression d’y être.

Le style est fluide et prenant : j’ai dévoré cet ouvrage, avec pour seul regret à la dernière page que ce soit déjà fini. Je compte bien guetter la suite.