Nous sommes dans le Missouri, en 1875, en plein hiver. Un groupe d'hommes armés approche d'une maison où tout est tranquille en apparence. Les hommes en question sont menés par William Pinkerton, le fils de Allan Pinkerton, un homme qui a fondé une agence de détectives prêts à tout depuis bien longtemps pour traquer le gros gibier. Et là, l'opération en cours ne fait pas exception à la règle, puisque William a bon espoir de descendre Jesse James ainsi que son frère, Franck James. Pas moins...
William Pinkerton est un fonceur carriériste. Pas tout à fait le même caractère que son père, Allan, même si de nombreux points les rapprochent. C'est tête baissée qu'il s'engage dans la fusillade, ce soir... D'abord, il sacrifie un de ses hommes pour faire croire que les premiers coups de feu venaient de la maison. Puis il lance un curieux mélange qui embrase tout simplement la demeure. L'ennui, c'est qu'un gamin de neuf ans y laisse la vie, et que sa mère est maintenant gravement blessée...
Et surtout, aucune trace des deux frères James... La nouvelle arrive à Chicago, au siège de l'agence Pinkerton, et elle n'est pas là pour ravir Allan Pinkerton... Le vieil homme, bien plus sage que son fils, a aussi en tête de laisser retomber la méfiance des frères James, dans le Missouri. William Pinkerton n'est pas de cet avis, mais il ne pourra que s'y soumettre, pendant qu'un autre truand à la solde de Pinkerton, Robert Ford, commence à se faire un nom pour se faire enrôler avec les frères James.
Nous tenons là chez Glénat le premier tome d'un western (cela faisait longtemps) qui se déroule à plusieurs endroits des États-Unis, en impliquant deux générations de la famille Pinkerton. On parle beaucoup du genre en ce moment, avec la sortie de Django Unchained, le nouveau film de Tarantino. Rien à voir pour autant ici, où il n'est nullement question d'esclavage, mais bel et bien de dévoiler certaines méthodes utilisées pour arrêter les plus grandes crapules de l'époque !
Pour cela, le dessin de Damour ne manque pas de force : les traits sont fins, les expressions des visages tout à fait soignées, et les personnages rencontrés sont bien souvent charismatiques et collent parfaitement au scénario de Rémi Guérin. Les scènes d'action et de fusillades, ainsi que les courses poursuites, sont bien rendues, avec un dessin plein de mouvement qui plonge parfaitement le lecteur dans l'action.
En bref, un premier tome convaincant, qui n'est pas sans rappeler une série comme Alamo, parue chez Soleil dernièrement dans la collection 1800 : il est plutôt rare de se mettre un western sous les dents, et même si on est loin de la qualité de On a tué Wild Bill ou Western de Rosinski, les amateurs n'auront pas à bouder leur plaisir...