2038. Dans un Manhattan post apocalyptique, quelques poignées d'êtres tentent de survivre. Les tunnels du métro, les bibliothèque publiques, la cathédrale Saint-Patrick... ces lieux autrefois pleins de vie servent aujourd'hui de refuge aux survivants qui s'y regroupent en bandes organisées et groupuscules idéologiques ou religieux. Ces humains sont les témoins forcés d'une guerre qui oppose les partisans de la lune à ceux du soleil.
Fille de la lune, Luz vit l'enfer dans cette nouvelle ère. Elle habite un immense entrepôt déserté depuis que Lucifer, son maître d'armes, l'y a abandonnée. Soum, une jeune guerrière japonaise et Allen, un spécialiste en informatique, sont ses seuls contacts avec l'extérieur. Mais le temps est venu de quitter la relative sécurité de son entrepôt pour se rendre à la cathédrale de Saint-Patrick et y croiser le fer avec les forces de la lumière...
Je suis très partagée après la lecture de ce livre. Côté illustration, c'est un sans faute. Du moins pour qui aime l'univers particulier de Luis Royo, son esthétique sombre, violente, torturée, sexuée. Seulement voilà, il ne s'agit pas que d'un beau livre. C'est avant tout un récit illustré. Et ça pêche vraiment du côté de l'intrigue. Luis et Romulo Royo mêlent science fiction, religions, ésotérisme, astrologie, le tout saupoudré d'un peu d'érotisme pour faire le lien avec les illustrations chargées de tension sexuelle... Ce qui donne pour résultat un scénario alambiqué et pompeux qui gâche presque le plaisir à découvrir les illustrations. Le style souffre de nombreux défauts. Les voix ne sont pas assez caractérisées. On met toujours un certain temps à comprendre qui parle, et à propos de qui. L'abondance d'adjectifs qualificatifs plombe le rythme des phrases et alourdit la lecture.
C'est très dommage parce qu'esthétiquement, Apocalypse est vraiment somptueux. Un DVD sur la genèse du projet accompagne le livre. On y découvre avec effarement la taille originale des uvres reproduites ici. C'est vertigineux et cela donne un éclairage intéressant sur le travail de Royo.
En bref, un livre à appréhender plus comme un artbook que comme un récit illustré afin d'éviter les déceptions.
