Jonathan Hickman, que j'ai découvert grâce à la série Ultimates et suivi depuis, nous livre ici un one-shot dans un univers de science-fiction, façon space opera des plus plaisant. Il serait injuste dans ce préambule de ne pas parler du remarquable et époustouflant travail de Nick Pitarra (le dessinateur) et de Rachelle Rosenberg (la coloriste), que je ne connaissais pas avant la lecture de ce comic mais je suis devenu fan en quelques planches, ceci est un sujet dont je parlerai un peu plus tard.
Le récit débute sur le dernier combat du père de Dominic (le héros). De brefs et succincts apartés nous apprennent la nouvelle conception de l'espace et du temps pour ces hommes du futur (?). Le vaisseau, l'IT 1, est sur le point d'être détruit, quand il arrive à s'échapper grâce à son bouclier temporel. Une anomalie le propulse dans une vision parallèle du temps et le transporte chez les Mayas.
Cette histoire, c'est aussi l'histoire de deux jeunes recrues Dom et Valin. Les deux nouveaux se retrouvent embrigadés dans une guerre où les valeurs de temps et d'espace se choquent, se mêlent, s'entrechoquent. La conception du temps a été remaniée afin de mener la guerre contre cette espèce méconnue mais ô combien dévastatrice.
Un comic réunissant mes deux grandes passions littéraires, je ne pouvais m'attendre qu'à quelque chose de plaisant. Ensuite, j'ai pris connaissance du sujet , le voyage dans le temps. Sujet très périlleux, car maintes fois écrit (et souvent mal écrit, un peu brouillon parfois), un récit qui souvent se perd dans sa propre narration.
Ceci dit, connaissant le scénariste, pour en être vraiment fan, je n'ai pas trop eu peur. Et bien m'en a pris. Les idées sont très bonnes, le sujet est maîtrisé, ce comic est bien agréable à lire, et montre à quel point Hickman est un bon, un très bon scénariste.
Ici, dans ce space opera, l'auteur ajoute pléthore d'idées philosophiques sur l'homme, le monde, la guerre, le tout sur fond de paradoxe temporel et de réflexion sur la théorie des univers parallèles. Sa conception de l'espace-temps est particulièrement intéressante, le fait de mixer chaque temps à chaque univers parallèle. Ainsi un monde parallèle se crée à chacun de nos choix et il serait alors possible d'alterner une vision et une vision seulement du temps.
J'ai trouvé ce comic merveilleusement écrit et très bien structuré. Le final, à la fois inattendu et émouvant, donne envie de relire cette oeuvre dès qu'on en a fini la lecture.
Enfin, il faut saluer l'excellent travail de Nick Pitarra, dessinateur que je ne connaissais pas du tout avant ce comic. A la fin de la lecture, je me suis empressé d'aller voir ses autres oeuvres, tellement son dessin est beau, riche et maîtrisé. Rachelle Rosenberg apporte une couleur particulière pour en sublimer le contenu pictural. Cela donne un ensemble très cohérent à l'oeuvre entière, bien dessinée, bien coloriée et bien écrite.
Les vaisseaux spatiaux pourraient être une bonne version alpha des T-fighter de l'univers de Star Wars. Pitarra a décidément les bonnes références.
L'univers dessiné est beau et une de ses grandes forces est de ne jamais tomber dans la surenchère. C'est une réflexion qui vaut également pour la narration.
Bref, un gros coup de coeur pour ce one-shot maîtrisé de bout en bout et la découverte d'un dessinateur de génie que je vous conseille de suivre dans les années à venir. Un comic à faire découvrir à tous les amoureux de SF.