Les Chroniques de l'Imaginaire

L'importance d'être constant - Wilde, Oscar

Et voici la dernière pièce d'un très grand nom de la littérature britannique qui s'offre à nous.

Quel bonheur de relire encore une fois ce chef d’œuvre du vaudeville. C'est un hommage à la fois beau et brillant à cette forme de théâtre considérée comme dépassée pour ne pas dire ringarde. Ici, point de ringardise, cette pièce est toujours d'actualité, elle a toujours autant de force dans la verve, un langage d'une beauté sans nom, un maniement de la langage bien distinct et typique de Wilde. Un langage qui s'offre une très bonne traduction par Alain Jumeau et Jean-Michel Déprats.

Place au résumé. Nous sommes en 1895. Jack Worthing, est un jeune dandy vivant à la campagne en compagnie de sa nièce Cecilly. Jack aime Londres et ses nuits pleines de promesses et lieux de frasques. Pour ne pas nuire à sa réputation, Jack s'invente un double, Constant. C'est sous ce pseudonyme qu'il fait la connaissance et tombe amoureux de Gwendolen Fairfax. Mais pour ce faire il doit avoir la permission de Lady Bracknell, or ceci n'est pas chose aisée et Jack va devoir montrer patte blanche. C'est alors que Algernon Moncreef, poursuivi par ses créanciers, arrive chez son ami Jack. Il séduit Cecilly en endossant le costume de Constant.

J'ai vraiment aimé cette pièce de théâtre, à la fois moderne et porteuse de critiques de la société dans laquelle elle fut écrite. J'ai aimé son humour mordant, caustique à souhait. On peut y voir une fausse légèreté dans les dialogues, il n'en est rien. L'auteur nous offre l'éloge de la superficialité de la société anglaise de cette époque où les plus fortunés n'ont que faire de vraies conversations. Les dialogues sont d'une portée exceptionnelle pour cette époque, et dénoncent activement l'avilissement des hautes intelligences. C'est beau, c'est rythmé, on ne s'ennuie pas une seule seconde à la lecture de cette pièce.

Bref un chef d’œuvre de la littérature. Il ne faut absolument pas passer à côté. Je ne m'en lasse pas. Dans la même lignée, jetez un coup d’œil au Portrait de Dorian Gray du même auteur.