Cela fait maintenant plus de dix ans que les clones ont été créés. Aujourd'hui, la majorité de la population utilise un clone. Les utilisateurs ne sortent plus de chez eux et leur clone va travailler pour eux, faire leurs courses à leur place, bref, vit leur vie à leur place. Les clones sont cependant contrôlés à distance par leurs utilisateurs, mais ils ne se mettent plus en danger en sortant dans la rue. La criminalité a diminué en proportion du nombre de clones utilisés dans la société. Chacun est donc libre d'avoir le visage qui lui plait et le corps qui lui sied. Il existe cependant une partie de la population qui n'accepte pas de vivre derrière ces machines. Elle est menée par le Prophète et vit dans des réserves. Ce sont les Réfractaires.
Un soir, le clone du fils d'un homme extrêmement riche sort en boite de nuit. Quand il en ressort, en compagnie d'une belle clone, il se fait tirer dessus par une arme dont personne n'a jamais entendu parler. Cette arme a la capacité de griller les yeux du clone, mais aussi de tuer à distance la personne qui le contrôle. Tom Greer, un enquêteur du FBI, est mis sur le coup avec sa coéquipière, l'agent Peters. Ils vont devoir faire la lumière sur cette affaire singulière et mettre la main sur cette arme dans les plus brefs délais. Bien entendu, leur enquête les conduit rapidement vers un Réfractaire. Qui d'autre aurait intérêt à détruire des clones en tuant leur propriétaire ?
Mais Tom Greer a aussi d'autres soucis. Depuis la perte de leur fils dans un terrible accident, Maggie et lui ne se voient plus qu'au travers de leur clone. Ce que Tom n'accepte plus. Mais la porte de la chambre de Maggie reste toujours close devant lui. Comment, dans ces conditions, réussir à se concentrer sur cette enquête sensible ?
Pour une fois, nous avons un film qui ne dure pas plus de deux heures. Je n'ai rien contre les longs films, mais du coup Clones est obligé d'aller à l'essentiel, sans digressions. Et ça fonctionne. Le rythme est maintenu du début à la fin.
Il est assez amusant de voir Bruce Willis avec des cheveux et une mèche du plus bel effet. Du moins son clone est-il comme ça. Le "vrai" Bruce Willis n'a plus de cheveux et une barbe grisonnante.
Le concept du film, adapté d'un comics, fait froid dans le dos. On se dit que si on nous proposait la même chose, à savoir tout faire par l'intermédiaire d'un robot, on n'accepterait pas. Puis, on réfléchit un peu et on se dit que, finalement, il y a de fortes chances pour qu'une telle proposition trouve son écho dans l'esprit de beaucoup de personnes. Il n'y a qu'à voir le succès des amis virtuels sur Internet et toute cette population qui ne sait pas décrocher d'un univers virtuel, au détriment de relations réelles. Donc, finalement, nous ne sommes peut-être pas tant que ça dans la science-fiction ; il ne reste que la technologie à améliorer et réussir à la proposer à un prix abordable et les gens auront encore moins envie de sortir de chez eux. La fin du film fait d'ailleurs penser à Wall-E quand les habitant du vaisseau découvrent qu'il existe un univers autre que l'écran qu'ils ont devant leurs yeux.
Il y a quand même une petite incohérence : les clones ne font que transmettre les paroles de leur propriétaire qui les contrôle. Dans ce cas, on imagine mal des clones parlant de "sac à viande" pour désigner les humains.
Clones n'est pas une révolution mais c'est un film bien fait, rapide, dynamique, qui ne cherche pas à en mettre plein la vue à tous les instants. Il nous fait aussi réfléchir sur notre rapport aux technologies, ce qui n'est pas une mauvaise chose en soi. À voir.