Les Chroniques de l'Imaginaire

La furie du Capitaine (Codex Aléra - 4) - Butcher, Jim

La guerre en Alera s’est enlisée sur tous les fronts, que ce soit à l’ouest face aux redoutables guerriers-loups ou plus au sud contre le duc rebelle Kalarus. Pour la Première Légion Aléréenne, seule à lutter contre l’envahisseur Canim, les deux dernières années ont été très longues : les jeunes recrues inexpérimentées sont depuis longtemps devenues des vétérans. C’est donc plutôt avec soulagement qu’ils accueillent la nouvelle du soutien de deux légions venues aider à enfin emporter la victoire.

Le hic, c’est que ces deux légions sont commandées par le Sénateur Arnos, un homme obtus dont l’esprit étroit n’accepte pas les faits qui ne vont pas dans le sens qu’il désire, et qui reste - malgré l’évidence - persuadé que les stratégies de combat traditionnelles restent les meilleures. Ce n’est pas un guerrier mais un politicien, qui suit les combats de loin et considère les pertes humaines comme un détail insignifiant face à son ambition politique. Quant à Tavi, il le voit carrément comme un obstacle dont il faut se débarrasser pour ne pas partager la gloire de la future victoire…

On a connu Tavi fermier, étudiant, jeune capitaine, nous le retrouvons deux ans plus tard capitaine rompu au commandement, adulé par ses troupes qu’il a su entraîner et mener au combat adroitement. Seulement, le jeune prodige commence à en déranger certains, qui vont essayer de l’écarter plus ou moins brutalement. Pile au moment où il comprend qu’il est essentiel de changer de stratégie face aux Canims. Tavi va donc se retrouver à œuvrer sans ordre et sans soutien légal, comme au bon vieux temps. Il a pris de l’assurance, il a des amis précieux, mais cela reste très délicat et on se régale de toutes les péripéties dans lesquelles il s’embarque. Pas moyen de décrocher une fois qu’on est dedans !

Dans ce tome, on suit principalement Tavi, ainsi que la Première Aléréenne, mais également le Premier Duc lancé dans une opération commando qui va se révéler plus laborieuse qu’il ne l’envisageait. Tous les personnages que l’on connaît ont droit à leur place dans le scénario, et c’est très bien car comme ils sont tous consistants cela donne un récit agréablement étoffé. Tavi évolue encore, la révélation de son ascendance lui faisant un certain choc… avant de le plonger dans les méandres philosophiques des devoirs d’un Princeps, fût-il incognito.

Mon seul regret concerne l’omniprésence des combats à grande échelle dans cette série (la Deuxième Bataille de Calderon, la lutte contre les Vordes…). Vu que cet opus commence en pleine guerre, on comprend bien que ce n’est pas encore dans ce tome-ci que cela va ralentir. Et vu le final, ce ne sera probablement pas non plus pour le prochain épisode…

Qu’importe. Suivre Tavi reste un plaisir et j’ai très envie de découvrir la suite de ses aventures haletantes.