Si l'on connaît davantage Henning Mankell pour ses romans policiers, mettant notamment en scène Kurt Wallander, il est aussi l'auteur de six romans jeunesse, dont Les ombres grandissent au crépuscule.
Joël est un petit garçon qui vit seul avec son père depuis que sa mère Jenny les a abandonnés sans un mot. Les jours se suivent et se ressemblent : en rentrant de l'école, Joël se dépêche de rentrer mettre les pommes de terre à cuire pour le repas. Tous les soirs son père lit le journal. Ancien marin, il entraîne parfois Joël dans des aventures imaginaires en s'appuyant sur des cartes maritimes. Malgré l'absence de sa mère, Joël est un enfant heureux.
Mais un jour un drame survient. Ou plutôt un miracle. Joël passe sous un bus et s'en sort sans la moindre égratignure. Dès lors, il est persuadé qu'il doit faire une bonne action en contrepartie de ce miracle. C'est ainsi qu'il se met en tête de trouver un mari à Gertrude, la femme sans nez. Ce qui va lui causer beaucoup plus de tracas qu'il ne l'avait imaginé.
Roman jeunesse sans prétention, Les ombres grandissent au crépuscule se lit pourtant facilement et avec plaisir. On s'attache vite à Joël, qui s'efforce de bien faire en voyant ses efforts pas toujours récompensés comme il le souhaiterait. La relation qui le lie à son père est à la fois tendre et distante, le père étant un sentimental pudique. Mais ce qui fait vraiment le charme de ce roman ce sont les états d'âme par lesquels passe Joël, entre l'espoir de réussir à trouver un mari à Gertrude et sa déception face à l'échec.
Une belle histoire qui fera certainement passer de sympathiques heures de lecture aux plus jeunes.