Une femme observant l'hypocrisie ambiante qui règne à l'enterrement de son époux, la vie qui côtoie la mort dans un bidonville, une famille confrontée à l'absurdité des démarches administratives pour pouvoir rapatrier le corps d'un de ses membres , un agent consulaire auprès du bureau des nations unies entraîné dans une arnaque sur internet , les invités à un mariage qui observent tous le fiancé et ses lèvres roses trahissant la grande maladie qui tait son nom, le retour au pays plein de morgue d'une cousine qui a choisi de s'exiler à l'étranger, voici quelques-unes des treize nouvelles rassemblées dans ce recueil de Petina Gappah consacré à son pays, le Zimbabwe.
L'auteur nous offre une plongée au cur d'un pays sacrifié par un gouvernement qui a oublié ses idéaux. On découvre des familles déchirées, une corruption qui régit la vie de tous, une inflation galopante, le sida qui progresse... une nation au bord de la rupture que rien ne semble pouvoir sauver. Pourtant les gens luttent, ils se soutiennent, ils veulent y croire mais leurs espoirs semblent si vains.
Le style est agréable mais j'avais constamment et à juste titre le sentiment de manquer de matière pour comprendre ce que l'auteur voulait nous décrire. Je connais très peu le Zimbabwe et son histoire récente et cela m'a fortement handicapée. De ce fait, j'avoue avoir eu beaucoup de mal à trouver un intérêt à ces courts récits. Beaucoup de non-dits, de demi-mots, d'allusions qui n'ont pas trouvé de réponses. Je pense qu'un minimum de connaissances sur le pays est indispensable pour apprécier cet ouvrage à sa juste valeur. Je suis juste passée à côté.