Je marche dans une rue. Je ne reconnais pas l'endroit où je suis. Et il n'y a pas de nom pour me repérer. Sur le côté de la route se trouve une maison. Elle n'a pas de fenêtres, et extérieurement elle n'apparaît pas sympathique. Je sens pourtant que je dois y entrer. Que vais-je y découvrir ?
Maisons providentielles nous emmène à la découverte d'un univers étrange : une rue inconnue, des maisons toutes différentes, mais en même temps bien mystérieuses. Le personnage principal est seul à les découvrir. Il entre dans chacune des sept maisons où l'attend un monde de questionnement. Même si chaque endroit n'a aucun point en commun, l'auteur suit pourtant un schéma identique. Il commence par la présentation extérieure de la maison, y installant le mystère. Puis, il décrit l'intérieur. Selon les habitations, le héros de l'histoire rencontre des interlocuteurs (miroir, colonnes de pierre et identités) qui lui renvoient une image ou des énigmes. Dans d'autres endroits, l'homme découvre des scènes de vie, des personnages inconnus qui s'animent. À chaque fois, le héros s'interroge et modèle sa pierre selon le chemin qu'il choisit de suivre dans la maison. En fin de chapitre, l'auteur termine par un "poème". Là, sur un bureau, le personnage trouve une feuille vierge où il peut écrire une sorte de conclusion à la visite et une réflexion le menant à la prochaine étape.
Étape il y a, puisque à travers la découverte de ces maisons est traduit le cheminement du héros dans sa vie. Le lecteur suit pas à pas la quête du héros : de la naissance jusqu'à la mort. L'ouvrage contient sept maisons. Ce n'est pas sept étapes de la vie. L'auteur a eu le besoin d'inclure des chapitres supplémentaires, des éléments essentiels à la réflexion de l'homme sur son devenir qui sont l'idée, la vérité et la justice. Autre originalité, devant un choix de route, le héros choisit de désigner sa destinée sur une marelle, en lançant le caillou. Hasard ou geste calculé, le personnage ne semble pas surpris du résultat.
L'auteur parle aussi d'une pierre brute. Comme une feuille vierge, chacun, selon ses choix et ses expériences, écrit son histoire, façonne son caractère.
Rémi Madar dans Maisons providentielles n'a pas la prétention de donner des solutions. Il fait évoluer son personnage comme tout à chacun évolue dans sa vie. Cependant, je n'ai pas réussi à m'identifier au héros de l'histoire. Peut-être parce que je faisais trop attention à comprendre le deuxième sens des écrits ou peut-être m'interrogeais-je moins sur les virages de mon devenir.
Des uvres comme celles-ci sont rares. On rencontre surtout des outils mode d'emploi. J'ai aimé le mystère entrainé tout au long des visites. Un incroyable voyage au sein de nos vies.