Les Chroniques de l'Imaginaire

La Théorie du 100e singe (Prométhée - 7) - Bec, Christophe & Raffaele, Stefano

Nous sommes en 1943, dans une chaîne de montagnes de l'Alaska. Deux personnes viennent visiter un village de pêcheurs très sympathiques, comprenant pas moins de six cent habitants tout au long de l'année. L'endroit est particulièrement escarpé et difficile d'accès, et heureusement, le voyage touche à sa fin. Mais l'approche du village est étrange. D'habitude, les villageois, enfants et chiens du village viennent accueillir gaiement les visiteurs. Mais là, c'est un véritable désert. Personne dans les maisons, dans l'église... Seul un immense trou est découvert à l'endroit du lac. Un trou parfaitement circulaire, avec un étrange cube métallique en son centre...

2019 à présent. Les américains viennent de faire sauter le sous-marin USS Thunderbay qui avait mystérieusement échoué en pleine jungle amazonienne. Une vraie catastrophe pour le climat, mais le président américain n'est pas homme à se soucier de ce genre de détails, en ces temps particulièrement troublés. Il vient en outre de nommer Kelly Lambert, la nouvelle présentatrice du JT, comme nouvelle porte-parole du gouvernement.

Les hautes sphères américaines ont ainsi maintenant acquis la certitude qu'une attaque extra-terrestre est imminente. Elle aura lieu au treizième jour des évènements étranges qui secouent la planète. L'espèce humaine n'y survivrait pas. Depuis plusieurs décennies, des rencontres ont déjà eu lieu, notamment en Russie en 1973, mais lors de ces rencontres, les humains et les extra-terrestres en question ne survivent pas. Il semblerait que ces derniers aient trouvé la parade pour être maintenant les seuls à survivre. Côté humain, seules les personnes possédant une vision antipodique (c'est-à-dire qui voient les choses à l'envers) devraient survivre à cette rencontre. Une vaste campagne d'opérations et de fabrication de lunettes à vision antipodique est lancée.

Les éléments continuent à s'enchaîner dans ce septième tome de Prométhée ! Une nouvelle catastrophe a lieu, avec l'apparition de treize sinkholes un peu partout sur la planète, détruisant notamment un bon nombre de monuments humains, comme le mur des lamentations, le Colisée à Rome, ou encore le Taj-Mahal en Inde. Christophe Bec joue encore là formidablement avec nos nerfs, avec cette narration qui lui est si caractéristique.

Les flashbacks sont donc encore de la partie, et nous suivons plusieurs groupes de personnages, dans des lieux géographiques et temporels différents, notamment avec le groupe de la ville de Providence, dans un futur indéterminé. Le groupe en question parvient à faire décoller un avion ancien : tout ce qui embarque de l'électronique est tout simplement hors d'état de marche.

Côté dessins, c'est bien Stefano Raffaele qui est seul aux commandes de ce tome. La maturité est là depuis longtemps, et rien n'est à redire sur ce dessin carré, avec des décors et expressions qui sonnent parfaitement juste au regard des catastrophes traversées. Raffaele sera le dessinateur attitré de la série jusqu'à son dénouement, prévu maintenant en douze, ou plus vraisemblablement en treize tomes. Ce tome sept est aussi bon que ses prédécesseurs, et il me tarde encore de découvrir rapidement la suite !