Les Chroniques de l'Imaginaire

La Conspiration de Satan (Black Crow - 4) - Delitte, Jean-Yves

Nous sommes en 1778. Prescott, un corsaire plus connu sous le nom de Black Crow, a du vague à l'âme. Son navire, le Revenge, est en bien piteux état, et il ne lui reste plus beaucoup d'hommes d'équipage fiables, depuis ses aventures en Afrique. A présent, c'est au large de Port Saïd que l'équipage navigue prudemment. Les mercenaires qui complètent l'équipage ne sont pas des marins confirmés, et le navire ne peut pas hisser toutes ses voiles : il ne résisterait pas à un grand vent.

Mais les affaires sont bientôt sur le point de reprendre, lorsqu'un navire abritant le prince Abdallah, fils du Sultan Mohammed II, est attaqué par des barbaresques : il faut tout le courage de Prescott pour faire fuir les assaillants, et s'attirer les bonnes grâces du prince, qui l'invite, avec tout son équipage à Port Saïd. Prescott finit par accepter, même si le port en question n'était pas une destination prévue initialement.

Et Prescott est malheureusement vite victime d'un complot. Le prince est assassiné par les français qui avaient payé les barbaresques pour l'attaque navale. Le crime est déguisé de telle sorte qu'il est facile et flagrant de penser que Prescott est l'assassin du Prince. Aussitôt, le Revenge est brûlé, tout l'équipage est arrêté et envoyé à la prison d'El Kaffir, où la torture est une pratique plus que courante.

Prescott, lui, trouve une aide providentielle en la personne du duc de Westminster. Les anglais vont ainsi le protéger et l'aider à sortir de la ville. L'objectif de ces derniers est de s'assurer que Prescott survive, afin de mettre en évidence au Sultan en personne que ce sont les français qui ont tué son fils, ce dernier ayant toujours été opposé à ce que la Royale (la marine française) occupe et dirige les échanges commerciaux maritimes tout à fait stratégiques dans cette région du monde.

Après une aventure qui s'étalait sur deux tomes dans les régions africaines les plus reculées dans les terres, on retrouve un peu plus de bord de mer et de navigation dans ce quatrième tome, toujours sous la férule de Jean-Yves Delitte, peintre officiel de la Marine. Comme toujours, les différents bateaux sont toujours aussi bien représentés, de même pour les décors maritimes aux cieux garnis des plus belles couleurs.

L'architecture de Port Saïd n'est pas en reste non plus, donnant encore une fois un côté réaliste tout à fait réussi à ce quatrième tome de Black Crow. L'action est encore une fois omniprésente dans ce tome, sur fond d'une éternelle rivalité finalement entre les français et les anglais. Les personnages sont tous facilement reconnaissables, et la lisibilité ne pose absolument aucun problème, même si certains visages sont ressemblants, une caractéristique déjà remarquée sur d'autres séries du même auteur (comme le premier tome de Tanatos par exemple).

Pour les amateurs de la Marine, ce tome est aussi qualitatif que les précédents, et arrivera encore sans doute à amener pas mal de lecteurs à se lancer dans une série qui mérite d'être découverte par le plus grand nombre ! Il reste à dire que le récit démarré dans ce quatrième tome peut être lu indépendamment des trois précédents, et qu'il trouvera par contre son dénouement dans le tome suivant.