Nous sommes dans un quartier résidentiel de Minneapolis, en 2077. Deux hommes de l'armée américaine viennent rendre visite à une mère qui élève seule Terrence Matterly, un gamin de six ans qui intéresse particulièrement les visiteurs du jour. Déjà à son jeune âge, Terrence est un petit garçon qui montre d'énormes prédispositions pour les mathématiques et le sens stratégique. Alors, l'armée a jeté son dévolu sur lui, et n'aura pas de problème à convaincre sa mère, étant donné la somme proposée et la situation catastrophique du pays.
En 2102, Terrence Matterly a bien évidemment grandi, et est devenu le pilote d'une armure très spéciale appelée Arès. Cette combinaison vaut une véritable fortune, et permet à Terrence de valoir à lui seul une unité de combat. L'armure est notamment utilisée ici pour déjouer les plans d'un groupe de terroristes, dans des entrepôts proches du port de Miami. L'opération est un franc succès, même si elle ne remporte pas les approbations dans les niveaux plus élevés de la hiérarchie. Terrence a dû faire sauter l'entrepôt en question, et ce n'est pas la première fois...
Pourtant, les simulations faisant suite à l'opération montrent bien que Terrence a encore une fois eu raison d'agir de la sorte. L'armée prépare une combinaison Arès 2, et pense à un autre pilote, mais les discussions vont bon train sur le fait que la combinaison n'est pas la seule cause du succès d'Arès : le pilote, en l'occurence Terrence, a toujours pris une grande part dans ces succès.
Dans la vie privée, Terrence est un garçon réservé, qui n'oublie pas son passé, et qui a une charmante petite amie qui travaille d'ailleurs avec lui. Celle-ci se fait enlever par un autre groupuscule, qui parvient à discuter avec Terrence, et qui lui apprend que ce dernier n'a pas toujours eu à tuer des personnes qui le devaient, et que l'armée n'hésitait pas à lui mentir sur les vraies motivations des victimes passées et à venir...
Nous sommes en pleine anticipation, avec ce premier tome de Cyber, qui sort justement dans la collection Anticipation des éditions Soleil. C'est Cordurié qui est au scénario de la série, tandis que Radivojevic (qu'on a déjà pu voir avec la série One, du même scénariste) en a la responsabilité graphique.
Au niveau du récit, la présentation des personnages se fait de façon très rapide, avec une incursion très brève dans l'enfance de Terrence. Ce dernier devient très vite le personnage testostéroné et surdoué que l'on imagine, en faisant un héros parfait, bien que pour le moment trop lisse et manquant d'originalité. Terrence est un gros dur au bon fond, qui reste tout de même impitoyable sur le terrain, et qui va se poser des tonnes de questions sur son utilité et les machinations qu'il subit, au fur et à mesure de l'avancement dans le tome.
Les autres personnages ne bénéficient pas vraiment d'une vraie présentation, et il est difficile pour le lecteur de véritablement s'identifier et s'attacher à qui que ce soit.
Côté graphique, les planches de Zivorad Radivojevic sont pleines de mouvements, et sont parfaitement adaptées aux nombreuses scènes d'action que comporte le tome. La réalisation est donc encore une fois ici sans faille, comme ce qu'on pouvait déjà voir dans les trois tomes de One.
En définitive, ce premier tome de Cyber bénéficie d'une bonne réalisation graphique, ainsi que d'une couverture attirante, mais on peine à vraiment rentrer dans une histoire qui pêche tout de même par un sérieux manque d'originalité et de charisme dans les personnages : attendons tout de même de voir la suite pour se faire une véritable opinion sur la série.