Les Chroniques de l'Imaginaire

Les souvenirs - Foenkinos, David

A l'occasion de la mort de son grand-père et du placement de sa grand-mère en maison de retraite, le narrateur, jeune veilleur de nuit dans un hôtel, explore ses souvenirs, revient sur son enfance, sur ses liens avec ses parents et sur sa relation avec les femmes. Cette narration à la première personne est entrecoupée de souvenirs de personnages réels (Patrick Modiano, Nietzsche, Alois Alzheimer...) et fictifs.

Difficile de décrire l'émotion ressentie à la lecture de ce court roman, idéal à lire en période de deuil, mais pas seulement. Les souvenirs permet de se rendre compte qu'il n'est jamais trop tard. Jamais trop tard pour la prise de conscience, la compréhension, le pardon, la tendresse. En une poignée de pages, David Foenkinos nous offre des réflexions pleines d'humanité et de lucidité sur les liens familiaux et le couple, tout ça avec une grande simplicité. Et c'est sans doute pour ça que ça fonctionne. Ses personnages sont comme nous, un peu égoïstes, souvent auto-centrés, pleins d'une éphémère autosatisfaction. Ce qui les rend très attachants et facilite grandement l'identification. Quel que soit votre âge, vos relations avec vos parents / grand-parents / enfants / conjoint(e), vous trouverez dans ce roman des situations qui vous sembleront décrire la vôtre, des réflexions que vous penserez écrites uniquement pour vous.

J'avais découvert David Foenkinos avec La délicatesse, comme beaucoup de lecteurs, et j'avais apprécié sa plume poétique, sa manière d'enchanter le quotidien et la grisaille de la réalité. Dans Les souvenirs, j'ai retrouvé cette humanité, et le sujet est tellement universel qu'il m'a profondément émue.

Je ne peux que vous conseiller ce livre doux, triste et vrai. Je l'ai achevé la gorge serrée et il vient de rejoindre ma bibliothèque, tout corné et surligné, comme le sont les livres que je prends souvent le temps de relire parce qu'ils me font avancer.