Après une nuit de tempête qui a fait s'effondrer une portion de la route qui va de chez lui à Vigàta, lui permettant de jouer les preux chevaliers auprès d'une demoiselle en détresse, et de cauchemar où il a rêvé de son propre enterrement, le commissaire Montalbano doit mener l'enquête sur l'étrange trouvaille ramenée au port par un yacht. Les marins de ce navire privé appartenant à une riche excentrique vaguement nymphomane ont recueilli non loin de l'entrée du port de Vigàta, le cadavre nu et défiguré d'un homme dans un canot pneumatique. Montalbano va mener l'enquête, avec l'aide d'une belle lieutenant de la capitainerie du port.
Enfin une vraie enquête ! On peut apprécier énormément, comme moi, l'écriture de Camilleri merveilleusement rendue par Serge Quadruppani, son traducteur attitré, et ne s'en sentir pas moins vaguement frustré, par moments, par l'inconsistance des énigmes que doit résoudre son héros. Aucun motif de frustration ici : l'enquête policière est bien présente, fort intéressante et plutôt originale, induisant un rythme d'action vif, avec une parfaite alternance de scènes d'extérieur animées, et de moments plus intimes.
Bien sûr, on retrouve les personnages habituels : non seulement Montalbano lui-même, toujours aussi touchant, gourmand et agaçant (peut-être davantage encore pour une lectrice que pour un lecteur), Catarella, toujours aussi drôle, Augello dont la manie se révèle, pour une fois, utile... Et qu'on ne s'y trompe pas : le titre ne fait pas référence à Montalbano seul, à mon avis. Le doute est de tous les âges...