Nicolas Le Floch est chargé par Vergennes, le ministre des Affaires Etrangères, et Sartine, qui pour être sans position officielle n'est pas pour autant sans pouvoir, d'entrer dans la confidence de l'héritier du trône de Russie, dont on attend sous peu la visite à Paris. Il s'agit de découvrir quelles sont les intentions de l'Impératrice Catherine, qui cherche à s'immiscer dans les pourparlers de paix entre la France et ses alliés américains, d'une part, et l'Angleterre, d'autre part. A cet effet, une machination compliquée, et qui déplaît fortement à Nicolas, est élaborée. Mais quelques jours avant l'arrivée du "comte du Nord", un aristocrate russe est assassiné, et sauvagement mutilé.
Les aventures de Nicolas Le Floch se suivent sans se ressembler, tout en se ressemblant suffisamment pour le plaisir des amateurs : les descriptions de repas fins mettent l'eau à la bouche, l'enquête policière est une pelote savamment embrouillée, dont pas un fil ne reste pendant à la fin de l'histoire, les personnages sont hauts en couleur mais crédibles néanmoins, de l'ancienne prostituée à la reine de France, et l'ambiance pré-révolutionnaire est habilement esquissée, grâce notamment au personnage de Bourdeau.
Si j'ai été agacée qu'un auteur français apparemment amateur de beau langage confonde le conditionnel du verbe être et celui de verbe savoir ("je vous serais (SIC !!!) gré", page 220), j'ai bien aimé son hommage évident à Alexandre Dumas ("C'est par mon ordre et pour le bien de..." page 445).
En somme, un opus qui confirme l'intérêt constant de la série.