Lors d'un dîner chez ses beaux-parents, Brunetti, assis en face de la "super-liftata", une femme, pourtant jeune, au visage immobile à force d'avoir la peau étirée, a la surprise de la découvrir très cultivée, au point de discuter avec lui, en détail, de luvre de Cicéron. Peu après, il reçoit dans son bureau le major Guarino, un carabinier qui lui demande son aide pour trouver l'assassin de l'un de ses indicateurs.
Cette auteure fait vraiment bien son métier, et l'intérêt de ses romans ne faiblit pas. Non seulement les personnages sont toujours intéressants, et il est plaisant de suivre leur évolution et celle des relations qu'ils entretiennent (en l'occurrence, celles de Brunetti et de ses beaux-parents, notamment), non seulement l'enquête proprement dite est bien ficelée et parfaitement crédible, mais Donna Leon donne bien à sentir la réalité italienne à son public étranger à ce pays.
En effet, on voit ici la faiblesse de la justice, l'omniprésence de la Mafia, et les difficultés subséquentes de communication non seulement entre forces de police (apparemment, il n'y a pas plus d'amour perdu entre les Carabiniers et la police qu'entre notre Gendarmerie et notre police), mais surtout entre policiers qui ont du mal à savoir dans quelle mesure ils peuvent faire confiance à leur interlocuteur. Dans cet opus, c'est une fois de plus aux déchets toxiques que s'intéresse Brunetti, et en l'occurrence à la mafia de leur transport et de leur stockage.
En somme, une excellente lecture de plus pour les amateurs du commissaire vénitien.