Les Chroniques de l'Imaginaire

Fins (Paradis perdu - Psaume 2 - 4) - Ange & Cossu, Brice

Un peu partout dans le monde, d'étranges architectures ont fait leur apparition dans le ciel. On les appelle les marches, et elles sont maintenant bien présentes au-dessus de Jerusalem, Paris, Calcutta, Manhattan... En tout, ce sont quatorze endroits qui ont vu les marches apparaître. Des marches qui montent ainsi dans les cieux, et qui sont ornées de statues représentant des anges.

Bien évidemment, la connotation religieuse est immense, et nombre d'êtres humains y voient là le fameux Jugement dernier. Les suicides sont nombreux un peu partout dans le monde, et les réactions étranges également, malgré les appels au calme du Pape et des autres religions. A Manhattan, une équipe de télévision a même commencé à gravir les marches, pour la fameuse émission de Bridget et Rob, présentateurs vedettes de la chaîne HBS.

Et en grimpant, les reporters tombent nez à nez avec... Des anges, qui se disent déchus. Un peu plus loin, on retrouve Jacob et Will, en grande conversation. C'est grâce aux plans substitués précédemment qu'ils ont réussi à faire apparaître ces marches. Et depuis, les écritures s'interrompent : le futur n'est pas écrit, et il va falloir justement maintenant l'écrire. Une démone est également présente, et Jacob l'a déjà vue, dans un tout autre âge, au fil de flash-back qui ont marqué son existence.

Dans les villes, l'Armée interdit l'accès aux marches, que les hommes ont pris d'assaut. Pour autant, seuls certains d'entre eux peuvent les grimper, tandis que les autres, une large majorité, sont bloqués par une sorte de mur invisible. De quoi se poser des questions, d'autant que Bridget, la présentatrice vedette du JT, a pu passer. Par ailleurs, brusquement, de noirs nuages font leur apparition en Chine, puis dans d'autres parties du monde. Des nuages qui sont un néant, qui engouffrent les vies humaines par millions. Des nuages qui n'épargnent que les gens qui emprunteront les marches...

Nous sommes là à l'épilogue de ce second psaume de Paradis Perdu, une série initialement lancée par le couple de scénaristes Ange, et qui a ici été dessinée par Brice Cossu. Le dessin s'est assuré au fil des tomes, pour faire ici une large part belle à des expressions qui sonnent toujours juste, et qui ne sont jamais laissées au hasard.

L'Apocalypse a bel et bien lieu dans ce tome, qui n'est pas sans rappeler certains passages de Prométhée, chez le même éditeur, en ce qui concerne les évènements incroyables qui peuvent survenir un peu partout sur le globe. Pour autant, cela reste tout de même différent, et la série n'atteint pas les sommets de suspense qu'on peut découvrir dans la série de Christophe Bec.

Un dernier tome tout à fait soigné donc, avec une fin pour le moins inattendue et intéressante : de quoi ravir encore une fois les nombreux fans des débuts, et ceux qui auront été glanés depuis.