Il y a dix ans. Les élèves de l'Institut de l'Excellence étaient sur le point de prendre le bateau pour retourner dans leur établissement après les fêtes de fin d'année. Tous embarquèrent sur le bateau mais il y en a un qu'on ne laissa pas rentrer dans la chaleur de la cabine. Tout le monde l'appelait "le bâtard". Alors que le bateau s'éloignait de la côte, le "président", un élève, sortit sur le pont pour soit disant voir si tout allait quand même bien pour lui. Mais, au lieu de cela, il poussa le bâtard à la mer.
Dix années plus tard, à la rentrée de septembre, Franck, le président du rituel pour cette année, attend de pied ferme les nouveaux, ceux que tout le monde surnomme les "bâtards". Dans le bateau qui amène les nouveaux élèves, deux sont un peu à l'écart : Hina, une jeune fille aux cheveux bleus et avec un piercing dans la lèvre, et Bastien, un rouquin portant des dreadlocks. Rapidement, ils discutent ensemble. Bastien ne sait rien de cette école dans laquelle il a été inscrit. Hina, elle, semble savoir ce qui l'y attend. Mais elle a bien l'intention de ne pas se laisser faire.
Les premières années sont réunis très vite devant l'établissement pour assister au discours de bienvenue du principal. Il les met tout de suite à l'aise : cette école est là pour former les futures élites et une stricte observation du règlement sera demandée. Et, bien sûr, de petite épreuves seront à subir de la part des années supérieures. Ce que Hina ne trouve pas très juste puisque le bizutage est interdit. Mais se faire remarquer par le principal, surtout quand on se fait déjà voir avec une couleur de cheveux hors norme, n'est pas forcément la meilleure entrée en matière possible pour une jeune fille devant passer ses trois prochaines années sur un îlot rocheux inaccessible autrement que par la mer.
On doit déjà au duo Ers et Dugomier l'excellente série Les démons d'Alexia. On connait toute leur maîtrise d'intrigues pointues mais qui savent à la fois attirer les plus jeunes sans oublier l'exigence des plus âgés. On attend donc que Hell School possède les mêmes qualités. Et on n'est pas déçu ! Avec un dessin dans la plus pure tradition franco-belge, Dugomier nous propose un scénario intriguant, où les révélations arrivent à point nommé et avec des personnages qui ne sont pas de simples coquilles vides. Ils ne sont pas non plus de simples stéréotypes, mais plutôt le mélange de plusieurs.
L'Institut de l'Excellence est le genre d'école qui vit en vase clos et se croit donc permis de faire ce que bon lui semble, même si cela va en contradiction avec certaines lois jugées superflues. Le cur de ce premier tome est donc un certain rituel, dont nous ne saurons rien, imposé aux nouveaux pour être intégrés dans l'école et considérés comme des élèves à part entière. Seulement, que se passe-t-il quand certains élèves ne veulent pas passer ce rituel ? C'est une honte qui ressort sur l'ensemble des élèves, et plus particulièrement sur le président du rituel. On peut donc penser que des représailles auront lieu.
Nous sommes loin de l'univers fantastique de Les démons d'Alexia. Pourtant, Hell School offre un cadre d'intrigue tout à fait passionnant. Il y a de nombreuses choses que l'on a envie de découvrir et on a hâte de lire la suite. Ers et Dugomier ont donc parfaitement rempli leur contrat avec leur nouvelle série ; nous sommes comblés et en redemandons.
