Les Chroniques de l'Imaginaire

Dead End (Bad Ass - 1) - Hanna, Herik & Bessadi, Bruno

Jack Parks déjeune au restaurant mais la bonne humeur ambiante le rend malade. Entre les couples de jeunes, ou de vieux, qui se bécotent, la belle jeune femme dont la robe vole au vent dévoilant juste ce qu'il faut de ses charmes et la famille qui rit aux facéties d'un des enfants, c'en est trop. Un petit croche-pied bien placé et un gamin tombe par terre. Et la mère l'engueule devant tout le monde. Il n'en faut pas plus pour redonner le sourire à Jack Parks. Mais quand il déclenche un accident qui finit en bain de sang, là, il prend son pied.

C'est tout ce dont il avait besoin avant de se rendre chez le Dragon Vert, un patron du crime pour lequel Dead End, l'alter ego masqué de Parks, travaille en ce moment. Non pas que ça se passe mal, mais Dead End en a marre de la médiocrité des hommes du Dragon. Du coup, il va mettre le plan qu'il prévoit depuis le début à exécution. C'est-à-dire ni plus ni moins que mettre une raclée à tous les membres du gang du reptile et partir avec la caisse. Dead End serait-il un vantard ?

Pourtant, il n'a pas toujours été comme ça. Au lycée, c'était plutôt le souffre-douleur de tout le monde. Avec sa carrure de gringalet, ses lunettes et sa tête couverte de boutons à un point inimaginable, la vie n'était pas simple pour Jack Parks. Surtout qu'il était en plus maladroit, nul en sport et même parfois insolent. Pas étonnant que Travis, la star du football américain, le prenne en grippe pour lui pourrir encore plus la vie. Mais les choses changent, sans forcément que l'on sache pourquoi.

Bad Ass est une nouvelle série de comics… mais française. Pourtant, la narration et le dessin auraient très bien pu provenir d'outre-Atlantique. Bad Ass c'est l'histoire d'un gars franchement pas gâté par la vie et qui a accumulé une haine envers le monde et ses habitants. Puis, un jour, il a obtenu les moyens de se venger et a décidé de faire ce qu'il voulait quand il le voulait. On va donc suivre Dead End dans le présent et Jack Parks dans le passé, alors qu'il était au lycée. L'alternance entre les deux époques s'enchaine parfaitement et on ne s'attarde jamais trop sur une période pour donner un récit très dynamique et vivant.

Comme le résumé peut le laisser penser, Jack Parks n'est pas vraiment le modèle du gars fréquentable. Il est cynique, égoïste et n'a aucun scrupule à faire du mal aux autres pour que ça l'amuse un rien. Mais c'est aussi ce qui donne beaucoup d'humour… noir à cet album. Personnellement, j'ai beaucoup aimé. Le robot porté sur la chose est une des notes d'humour gras qui parsème le récit, mais qui fait qu'on accroche et que l'histoire restera en mémoire.

Ce premier tome sonne juste et tape fort. Espérons que le deuxième tome, The Voice, soit dans la même veine. Mais, sachant ce qu'on apprend sur The Voice pendant le récit, et en découvrant ce qui sera peut-être la couverture du tome 2, je ne me fais pas trop d'inquiétude. Maintenant, j'ai juste hâte.