C'est la veille de Noël et comme tous les ans Fred se rend compte à la dernière minute qu'il a oublié d'acheter un cadeau pour quelqu'un de sa famille. Ce qui a le don d'énerver Chris, sa compagne. Mais alors que la dispute commence entre eux, une étrange brume verte a étendu ses volutes vers les gargouilles de Notre-Dame. L'une d'entre elle a même pris vie et se dirige vers Fred. Lorsqu'elle le touche, un flot de mouches s'ensuit qui frôle Chris, écurée. Fred est maintenant à terre et quand il reprend connaissance, on dirait que ce n'est plus le même. Il est changé. Tout simplement heureux.
Raphaelle et Franck ont eu la bonne surprise de voir débarquer leurs parents. Ils vont donc pouvoir passer un Noël en famille. Mais il y a toujours eu des tensions entre Franck et son père à cause de son choix de devenir militaire. Et maintenant qu'il a trouvé un emploi dans la garde du préfet Beauregard, que le père de Franck qualifie de nazi, les choses ne sont pas prêtes de s'arranger. Comme ni l'un ni l'autre ne compte s'écraser ou faire un effort pour que la soirée se passe bien, les tensions ne font que s'attiser et Franck finit par quitter la table et l'appartement.
À peine sorti, il tombe sur le préfet, Cléo et Assan, qui comptaient justement aller le chercher. Ils ont besoin de Franck et ses nouvelles capacités pour espionner les hautes instances de l'état qui comptent certainement démettre Beauregard de ses fonctions. Franck a besoin de se défouler un peu et n'hésite pas à enfiler son nouveau costume de super-héros.
Nous naviguons toujours dans un Paris rétrofuturiste qui pourtant parait aussi très contemporain. L'intrigue se situe à deux niveaux : politique avec les affaires de Beauregard pour lesquelles il veut l'assistance de Franck mais aussi au niveau de cette gargouille animée. Si le court résumé de son apparition vous a fait penser à La ligne verte, c'est normal. Sauf qu'elle ne guérit pas les maux physiques mais ceux du cur et de l'esprit. Mais, forcément, avec son physique, il y a peu de chances pour qu'on la mette dans le camp des gentils ! La confrontation risque d'être inévitable.
Le scénario coule tout seul. Serge Lehman ne cherche pas à décrire absolument tout le monde de Masqué, il n'en aurait pas le temps et cela alourdirait énormément la lecture. Il a donc prit le parti de parler de quelques éléments de temps à autre, pour bien resituer le contexte, mais sans en faire de trop. Sinon, c'est l'intrigue qui est privilégiée et du coup la lecture est aisée. Au dessin, Stéphane Créty offre toujours sa vision de son Paris décalé avec force et simplicité. Il manque parfois quelques détails dans les décors, mais l'essentiel est là et il arrive bien à faire passer ce qu'il doit faire passer.
Masqué est donc une série qui confirme sa valeur avec ce troisième tome. En attendant le quatrième et dernier