Solomon Kugel et sa famille se sont récemment installés dans la ville de Stockton, une ville réputée pour... rien justement. Elle n'a aucun passé historique, aucun évènement marquant n'a eu lieu ici et c'est cette neutralité et ce calme que les Kugel recherchaient. La mère de Solomon les a rejoints un mois après leur emménagement et tout ce petit monde cohabite tant bien que mal... plus mal que bien d'ailleurs.
Une nuit, Solomon croit entendre des bruits provenant du grenier. Parti inspecter les lieux à la recherche d'un animal ou peut-être de l'incendiaire qui sévit en ville depuis quelque temps, il fait une découverte stupéfiante : une très vieille femme se trouve là, au milieu des cartons, emmitouflée dans des chiffons. Il la croit d'abord morte mais non, elle est bien vivante. Sale, défigurée, repoussante mais en pleine possession de ses moyens. Enfin, cela reste à confirmer puisqu'à la question de son identité, elle assène s'appeler Anne Frank. Oui, oui, la Anne Frank célèbre dans le monde entier pour son journal paru après sa mort dans un camp de concentration. Finalement, la vie à Stockton ne s'annonce pas si paisible que cela pour Solomon.
Dans L'espoir, cette tragédie, Shalom Auslander traite de la difficulté de vivre ou devrait-on dire survivre à un passé douloureux. Comment accepter d'avoir une vie normale quand nos ancêtres ont connu le pire ? Le devoir de mémoire doit-il primer sur la vie ? Doit-on toujours se sentir redevable ou coupable de quelque chose qu'on n'a pas connu ? Ou plus simplement comment un juif pourrait-il se débarrasser d'une intruse sous son toit, aussi dérangeante soit-elle, si celle-ci prétend être Anne Frank ?
La quatrième de couverture annonçait une plume hilarante et profonde à la fois. J'avoue mêtre ennuyée dans ce roman. Si certains ont pu être choqués qu'on ose sattaquer à une icône comme Anne Frank, je n'en fais pas partie. Pour moi, on peut rire de tout tant que cest bien fait. Et là, malheureusement, lauteur se perd dans les pensées auto-centrées de Solomon, dans un récit répétitif et mou qui n'apporte rien à mon goût. Un style trop bavard, trop impersonnel.
Ce roman aurait pu être une perle dhumour satirique ainsi qu'une réflexion touchante sur le devoir de mémoire. J'en retiens un roman sur la vie inintéressante d'un juif où jai retrouvé tous les clichés des blagues à peine drôles sur cette communauté : un homme écrasé par sa juive de mère qui joue la culpabilisation à fond, un homme qui reste dans lombre de celle qui l'a engendré et ne trouve pas sa place auprès de celle qu'il a épousée. Un homme effacé et dépressif qui pourrait donner du poing sur la table mais n'en fait rien, préférant subir.
J'attendais beaucoup de ce roman dont le résumé m'avait alléchée. Jai été déçue. Il y avait vraiment matière à écrire une belle histoire mais l'auteur, à mon sens, est passé à côté.