Les Chroniques de l'Imaginaire

Le mât du milieu (Aslak - 2) - Hub & Weytens, Fred & Michalak, Emmanuel

Skeggy et Sligand sont chacun à la recherche du livre de contes qui permettra à l'un des deux frères de devenir le nouveau conteur du roi et de sauver sa mère, Bathilde, tandis que l'autre aura la tête tranchée. L'avantage va pour le moment à Sligand et à ses compagnons, même si l'Aslak, leur navire, est un bateau bien frêle, et que Brynhild, la commandante du dit navire, a un caractère bien trempé.
En fait, les deux navires sont tombés dans le monde d'en-dessous, et doivent maintenant absolument trouver le moyen de remonter. Roald le Borgne a perdu le mât de son drakkar, et Skeggy est tombé à l'eau. Il est d'ailleurs sur le point de se noyer, lorsqu'il est miraculeusement repêché par l'équipage de l'Aslak ! Sligand n'a qu'une idée en tête, qui est de tuer son frère, mais Brynhild l'en empêche, et préfère attacher le frère sur le mât.

Il y a aussi le livre de contes, sur l'Aslak. Un livre aux étranges propriétés, qui ne propose que des pages blanches à certains lecteurs, et d'autres histoires à d'autres. Ainsi, il se trouve que le livre montre une carte et la manière de sortir du monde d'en-dessous à Osfrid, un membre de l'équipage de l'Aslak, fidèle de Brynhild. A propos de la commandante du navire, elle est courtisée par Almarik, fort viking de son état, mais particulièrement maladroit avec les femmes qui ont du caractère.
Au lieu de cela, c'est Skeggy qui a de plus en plus les faveurs de la belle et farouche commandante. Une situation qui n'est pas vraiment vue d'un bon oeil par Almarik et Sligand.

Ce second tome d'Aslak est aussi l'occasion d'avoir un flashback sur d'autres vikings qui se sont retrouvés coincés dans ce monde d'en-dessous. L'un d'eux avait la clé qui permettait de sortir de cet enfer, un endroit où on croise des trolls et autres elfes dans des guerres le plus souvent absolument atroces. Nous sommes avec ce second tome d'Aslak en pleine fantasy, avec ces êtres imaginaires qui sont présents dans bien des séries de bande-dessinée d'ailleurs.

Et c'est là où le bât blesse justement un peu : même si ce Aslak est une série bien réalisée, avec Hub, le scénariste de Okko, qui vient prêter main forte à Fred Weytens, je ne peux m'empêcher de ressentir un certain manque d'originalité. Cette série me fait trop penser à des choses qu'on a pu lire dans le monde de Troy, ou encore à une série comme Les fléaux d'Enharma, chez le même éditeur.

Graphiquement, Michalak s'en sort avec les honneurs : c'est plutôt beau, épuré. Les dessins font la part belle aux mouvements qu'on s'attend absolument à retrouver dans les scènes d'action. Sur la forme, il n'y a pas grand chose à redire en tout cas. Sur le fond, le tome bénéficie d'un récit parfaitement maîtrisé et de flashback qui rendent la lecture intéressante.
Par ailleurs, les dialogues sont assez bien trouvés, et parviennent même à être incisifs en certaines circonstances.

Tout y est donc pour les amateurs invétérés du genre ou pour les gens qui démarrent ce genre de collections. Pour les autres, il demeurera ce manque d'originalité qui accompagne de plus en plus souvent ce genre de séries.