Nick Carraway, jeune architecte aux revenus modestes, loue une petite maison dans le parc d'une immense demeure appartenant à un certain Gatsby. Un soir, il se rend pour dîner chez Daisy, une cousine qu'il connaît à peine, et son mari Tom. Il va y faire la rencontre de Jordan Baker, une championne de golf hautaine et méprisante. Au cours de la soirée, il a l'occasion de se rendre compte de la muflerie de Tom envers son épouse, et du dédain que celle-ci lui témoigne en retour. Rapidement, la conversation se met à tourner autour de Gatsby, le mystérieux propriétaire de Nick. On dit qu'il a plus d'argent qu'on ne peut l'imaginer, et qu'il donne régulièrement des fêtes somptueuses auxquelles il ne prend même pas la peine de participer...
Quelques jours plus tard, après avoir fait la connaissance, dans des circonstances assez particulières, de la maîtresse de Tom, Nick reçoit un carton d'invitation pour une des fameuses réceptions de Gatsby. La soirée va être riche en évènements : Nick devient l'amant de Jordan et rencontre enfin le mystérieux Gatsby qui décide de faire de lui son confident. Il va lui parler de son amour brûlant pour Daisy et de son désir de la reconquérir. Étant le cousin de la jeune femme, Nick semble avoir un rôle à jouer dans cette entreprise.
Stéphane Melchior-Durand (au scénario) et Benjamin Bachelier (au dessin) signent ici une adaptation virtuose du chef-duvre de Francis Scott Fitzgerald. Transposés dans un Shanghai contemporain, les thèmes de luvre originale prennent ici toute leur ampleur sans que l'on sombre dans la copie de ce qui a déjà été fait. Le scénario, bien qu'épuré, reste fidèle à la trame du roman. On y retrouve Nick, Gatsby et les personnages principaux que l'on connaît, pris dans la violence et dans la tourmente de leurs sentiments.
Mais ce sont avant tout les dessins de Benjamin Bachelier qui m'ont conquise. La douceur des teintes et des traits lors des scènes d'amour, l'impression de chaleur brûlante qui se dégage des cases quand la canicule s'installe dans l'intrigue, et surtout le faste et la beauté des réceptions de Gatsby contribuent grandement à la qualité de cette adaptation.
En somme, une belle manière de redécouvrir le roman de Francis Scott Fitzgerald ou de s'y plonger pour ceux qui seraient passés à côté.