Des éclaireurs ont été envoyés un peu partout dans le royaume d'Arakel au nom de la compagnie des lames afin de demander aux habitants de partir de chez eux. Mais les éclaireurs, dont aucun n'est revenu, sont tombés parfois sur de sombres abominations terrifiantes.
La compagnie des lames est maintenant reformée, mais les membres ont vieilli. Toutefois, ils seront les seuls à venir en aide au roi Fangorn ; les anciennes races ne veulent pas prendre les armes et les humains préfèrent gaspiller leur énergie à s'entretuer. Fangorn n'a plus la force de les rassembler. Seuls quelques fidèles au roi sont encore présents et prêts à suivre la compagnie dans leur périple. Qui elle-même suivra la régente plutôt que le roi, trop faible pour cela.
Mais en plus des envoyés du roi Goule, les membres de la compagnie vont devoir combattre leurs propres démons et tenter de trouver une manière de cohabiter. Parce qu'entre le chien de guerre ork devenu pacifiste, le nain, ancien roi de son domaine, devenu peut-être un peu trop oisif, et le paladin et l'elfe qui ont une affaire d'enfants en commun, les choses sont loin d'être simples. Et pourtant, il faut avancer vers les horreurs que leur ennemi aura placées sur leur chemin.
Nicolas Tackian poursuit sa série de dark fantasy avec brio. Certes, l'action n'est pas omniprésente mais les personnages de la compagnie ont déjà suffisamment à nous montrer pour qu'on ne s'ennuie pas une seule seconde. Ce deuxième tome nous emmène dans une expédition qui va aboutir à une révélation qui fait qu'on ne connait vraiment pas ce que sera le troisième tome. J'ai donc hâte de savoir ce que l'auteur nous réserve pour cette histoire qui gagne en profondeur et n'est plus simplement la constitution d'une équipe d'aventuriers devant répondre à l'appel d'un roi à qui ils ont fait une promesse jadis.
Mais La compagnie des lames n'aurait certainement pas cette aura sans le dessin de Dave Kendall. Nous sommes toujours dans un dessin à la fois riche, foisonnant et exigeant dans la lecture. Il est sombre, asphyxiant mais cadre tout à fait au monde et aux personnages que l'on suit qui, pour la plupart, sont écorchés au possible et ont une revanche à prendre sur le monde et la vie. Le dessin oscille entre de véritables tableaux et des cases plus esquissées, mais c'est aussi un travail d'impressions, de ressenti. Tout ne passe pas uniquement par les yeux dans cette histoire, et c'est aussi ce qui fait sa force.
La compagnie des lames est donc une bonne série qui se déroule dans le même univers que Orks. Nicolas Tackian tisse petit à petit le décor d'un monde riche à découvrir.