Les Chroniques de l'Imaginaire

2020... A la recherche du temps perdu ! - Gautier, Gwenaële

Tout commence la veille de Noël, en l'an 2020. Alix est un petit garçon de neuf ans atteint d'une grave maladie génétique, pour l'heure en sommeil mais qui pourrait se réveiller à n'importe quel moment.
Ce soir-là, légèrement angoissé par une conversation avec son père au sujet de sa maladie, Alix décide d'aller boire un verre de lait. En retournant dans sa chambre, il ne peut s'empêcher d'être attirer par l'atelier de son père. Un lieu strictement interdit mais poussé par la curiosité, Alix y pénètre et découvre une étrange installation dont le point d'orgue est un fauteuil surmonté d'un cadran où défilent des chiffres. Surpris par sa sœur jumelle Babette, il perd l'équilibre et se retrouve assis sur la machine qui commence à vibrer de plus en plus fort. Entraînés dans un tourbillon, les deux enfants ne peuvent que constater avec stupeur la date qui s'affiche devant leurs yeux : -21 853. Ils viennent de faire un bond en arrière, aux temps de la Préhistoire. Comment vont-ils se sortir de ce mauvais pas ?

Au fil des sept livres qui composent ce roman, Gwenaële Gautier nous propose une plongée dans le passé. D'ailleurs, le découpage en livres peut rassurer ceux qui seraient intimidés par la taille assez imposante de l’ouvrage. Il faut le voir comme une intégrale regroupant sept volumes qu'il est possible de lire en faisant une pause entre chaque.
En compagnie d'Alix et de Babette, nous partons à la rencontre d'une tribu d’hommes des cavernes, visitons l'Egypte Ancienne, la Rome de César ou parcourons Londres à l'époque de Jack l'éventreur. Très détaillé, très documenté, chaque retour en arrière est l'occasion d'une leçon d'histoire, d'architecture, etc.

Seulement, c'est là que le bât blesse. L'auteur a clairement mis en avant l'Histoire au détriment de l'histoire et on finit vite par avoir le sentiment de se retrouver dans un manuel scolaire ou un guide touristique, l'intrigue passant au second plan. A moins d'être un féru d’Histoire, on s'ennuie. Pourtant, la quatrième de couverture était alléchante mais malheureusement, celle-ci vous résume l'intégralité des 665 pages en quelques lignes : dommage ! Il aurait été plus judicieux d'entretenir le suspense.

J'ai aussi eu du mal à me projeter dans le personnage d'Alix. C’est lui qui nous conte ses aventures, à la première personne mais on peine à croire qu'il n’a que neuf ans au moment des premiers voyages. Il connait trop de choses et n'a pas les réactions d'un enfant de son âge. Pourtant, il aurait été intéressant de voir cette plongée dans notre passé à travers ses yeux mais là, ça ne fonctionne pas. A noter quand même que le style est agréable et fluide mais en totale inadéquation avec le narrateur.

Au final, un récit prometteur mais trop scolaire pour passionner les jeunes lecteurs. Lorsqu'on souhaite mêler Histoire et histoire, il faut le faire avec plus de finesse et de légèreté et ne pas abandonner le récit au profit du didactique à moins de l'indiquer clairement.