Clair de Lune à Montmartre : Mémé Pigeons est morte. Jeannot, le patron du Colibri, qui allait la voir régulièrement au Clair de Lune, la maison de retraite où elle vivait, en est bouleversé, comme les autres habitués de son bistrot. Mort naturelle ? Voire ! En effet, elle semble n'être que la première d'une série que le commissaire Léon ne tarde pas à trouver suspecte.
Le fantôme de Fellini : Jeannot a gagné un séjour à Rome pour six personnes, et le voilà parti avec ses habitués, parmi lesquels le commissaire Léon, dont tous estiment qu'il a bien besoin de "vraies vacances" après sa balade mouvementée sur les canaux. Quinze jours de vacances qu'il entend consacrer à courtiser le fantôme de Fellini. Et justement, qui est cette jeune fille au nez de clown qui court comme un farfadet via Margutta, et qu'il a tôt fait de surnommer Gelsomina ?
D'une certaine façon, c'est "Madame Ginette", la mère du commissaire Léon, qui est la vedette de ces deux romans. En effet, dans le premier elle joue les détectives, non sans succès, et dans le second elle se révèle sous un jour qui déconcerte totalement son "menneke". C'est bien plaisant, c'est aussi une très bonne idée de l'auteure, que de donner un peu plus de corps à ce personnage qui jusqu'à présent ne servait guère que de faire-valoir.
Autour de la Belge exilée et de son policier de fils, on retrouve la bande de bras cassés loufoques habituels, parmi lesquels le personnage du Pin's, dans le second roman surtout, gagne en épaisseur de façon intéressante.
Plus je lis ces Enquêtes du commissaire Léon, plus j'admire le talent de Nadine Monfils pour ces détails qui donnent une vraie épaisseur à un personnage, qui le rendent proche du lecteur et le lui font reconnaître immédiatement (les boucles d'oreille de Nina, la secrétaire, sont une source d'admiration - et de gags - assez époustouflantes, par exemple).
En somme, une série qui ne s'essouffle pas, distrayante, et qui fait passer un bon moment de lecture, sur le mode vaguement surréaliste.
