Les Chroniques de l'Imaginaire

... et autres petits mensonges - Vonarburg, Elisabeth

Vonarburg, plutôt connue pour ses deux pentalogies (Tyranaël et Reine de Mémoire), et plus généralement ses textes longs, signe ici des nouvelles courtes, des petits joyaux longuement élaborés dans ses feux intérieurs. L'écrivaine publie peu (la dernière fois en 2009 pour Sang de pierre, sauf erreur), et c'est bien dommage étant donné la qualité de son écriture. Au moins les textes réunis ici donneront-ils à ceux qui ne la connaîtraient pas une bonne idée de son style, et feront-ils mesurer à ceux qui fréquentent son oeuvre depuis longtemps l'évolution de ses préoccupations pendant cette longue période de silence.

Ces nouvelles sont denses, intimes, beaucoup consacrées à ces thèmes graves que sont la mort (L'obstacle du chat, La treizième, La nuit au grenier, Eteindre la nuit...), la perte (Enfance, Instantané, Le mur de verre,...), le sens et la nécessité de l'écriture (La vérité au fond du puits, La tour aux histoires, Ecrire, dit-elle, Odyssées...), la solitude et le rapport à l'autre (Pas de deux, Lettre d'amour, Elle s'avance masquée, L'enfant à la bulle, Lecture, mais aussi Nourrir, dit-elle).

Chaque mot est pesé par une auteure au zénith de son talent, protéiforme et éminemment personnel. S'il serait vain et imprudent de chercher ici des éléments autobiographiques, il faut se souvenir qu'un écrivain parle toujours de lui dans tout ce qu'il écrit, d'une façon ou d'une autre.

C'est à vous de décider, et non à moi de vous dire, ce qu'il y a d'inventé dans ces histoires, mes petits mensonges. Ce que je peux vous dire, c'est qu'ils sont toujours vrais. (in La vérité au fond du puits)