Gaby est une sublime jeune black qui, pour se faire un peu d'argent et se payer des études, fait le sosie de Tina Turner dans une église de mariage minute. Aujourd'hui, pas de bol, le sosie de Marilyn n'est pas venu et elle a dû la remplacer au pied levé. Ce qui n'est pas du tout au goût du jeune marié qui se sauve aussi sec. Comme ça ne suffit pas vraiment à payer aussi les factures que son père n'assume plus depuis pas mal de temps, Gaby fait aussi la manche dans les rames du métro. Quand elle rentre chez elle, elle a une nouvelle mauvaise surprise : les frais d'inscription de Harvard ont pris 30% d'augmentation. Comment va-t-elle pouvoir se payer une inscription à près de 14000 dollars ? C'est à ce moment-là que le téléphone sonne.
C'est une connaissance de son père pour lui proposer une partie de poker. Comme il cuve, Gaby décide d'y aller à sa place, histoire de plumer quelques pigeons. Et être une femme va lui permettre d'avoir l'air encore plus débutante qu'une débutante. Et elle sera aidée par sa robe moulante et son décolleté plongeant. Malheureusement, le débarquement d'une troupe de gars armés, hommes de main de la mafia, pour venir chercher le petit frère d'un chef, va dévoiler que Gaby était sur le point de tricher. Elle va être sauvée de justesse par un homme se disant flic, mais qu'il ne l'est pas plus qu'elle. Par contre, il a un plan à lui proposer pour se faire de l'argent.
Jérôme Félix et Gunt, que l'on avait déjà pu croiser au détour de Mort et entêté, nous reviennent avec un one shot qui se dévore sans qu'on demande son reste. Les pages coulent toutes seules et on a envie de les tourner pour savoir comment tout ça va se terminer. L'intrigue générale tourne autour du poker, mais contrairement à une série comme Poker face, c'est juste un prétexte pour développer une intrigue de braquage. On aura bien sûr en tête les canons du genre au cinéma, comme la suite des Ocean's Ici la narration aura toute son importance.
Pour servir ce scénario aux petits oignons, Gunt nous produit un dessin expressif mais sans trop de détails sur ses personnages. Les décors, par contre, sont plus poussés. Mais cela suffit finalement et cadre très bien avec l'ambiance qu'il veut poser. Gaby a des airs de Rihanna, et c'est voulu. Pas étonnant qu'elle ait ce chien. Mais il y a plein d'autres "gueules" dans cette histoire ; elle en est bourré.
Comme souvent, ce nouveau tome de Jérôme Félix est une lecture à côté de laquelle il serait dommage de passer. Et comme son duo avec Gunt fonctionne à merveille et est maintenant rôdé, cela donne une nouvelle bonne raison de foncer lire Le plan.