Les Chroniques de l'Imaginaire

Mission Malona (Une enquête de Nathan Malocène - 2) - Rappeneau, Patricia

Nom : Malocène
Prénom : Nathan
Profession : Détective privé
Emplois précédents : Soldat en Afghanistan

La grand-mère de Justine possède un étrange pouvoir. Ses visions lui prédisent les malheurs de sa famille : son petit-fils disparu à la maternité, son fiancé abattu sous ses yeux... A chaque fois, elle savait, mais jamais elle n'a pu intervenir. Aujourd'hui elle se meurt, et sa petite-fille hérite de son si terrible don. Maintenant Justine, elle aussi, sait. Elle sait que son père lui a caché les informations qu'il avait sur son frère, et elle sait aussi que Nathan Malocène a les réponses qu'elle n'a pas.

Plus au Sud, près de Dijon, Nathan a la garde de ses neveux, les jumeaux Inès et Noé. Quelques jours idylliques qui se transforment en cauchemar. Noé est enlevé dans son lit. Fou d'angoisse et de culpabilité, notre limier se lance sur les traces des ravisseurs. Il fonce tête baissée, Grégoire Fine et ses amis de la police dans son sillage. Mais ce faisant, il n'avait pas prévu que certains y laisseraient leur vie.

Mission Malona est le second polar signé Patricia Rappeneau. On y retrouve avec plaisir les personnages du premier opus. La trame narrative explosive met en valeur les forces et les faiblesses de chacun d'entre eux. Sans pitié, l'auteur élimine des protagonistes, épure son récit, et introduit de nouveaux rôles pour le plus grand plaisir du lecteur. Elle joue avec les péripéties et allie adroitement mafia et guerre du golfe.

Malheureusement le rythme du roman nuit à la narration. A mon sens, les flash-backs et les pertes de contact avec la réalité trop fréquents cassent la trame d'un récit au demeurant bien pensé. Je regrette également le précédent tome et sa narration à la première personne légère et dynamique. Mission Malona est tombé dans l'exagération : trop de « je », trop de ponctuations fortes, des phrases trop longues... Bref, trop d'oralité. Et les expressions idiomatiques, originales certes mais peu claires, qui émaillent le discours de Nathan Malocène nuisent elles aussi à la lisibilité du texte.

J'attendais ce deuxième tome avec impatience, car les bons auteurs de polar français ne sont pas légion. Et finalement, ce n'est que déception.

Mais, pour plus d'impartialité, je laisserai les internautes juger par eux-mêmes :

[Extrait p. 38] :

"Oui, bien sûr, je comprenais... Je comprenais leurs motivations de parents à vouloir revoir leurs enfants le plus rapidement possible, mais... Voir ainsi partir mes petits loups ! Non ! Non vraiment, je n'étais pas préparé à leur départ aussi précipité, et si je le comprenais, je ne l'acceptais cependant malgré tout... pas du tout ! Et du coup, lorsque le téléphone à peine raccroché, j'expédie Aurore à la douche, ma chérie ne me détaille pas par deux fois :
- Oh toi tuuuu... !
... Mijotes un plan... Que d'un bon coup de torchon je lui ordonne de taire... pour aussitôt procéder à sa mise en pratique... physique : roulades, rigolades, quatre pattes sur le tapis avec Fidelson mon chat, séances de chatouilles, de gratouilles et de bisous, et puis aussi ET SURTOUT : exercices de premiers pas. Une heure plus tard lorsque ma jolie anesthésiste réapparaît douchée de frais, Inès et Noé croulent sous le poids de leur fatigue : avec un peu de chance, en ajoutant une berceuse à cela, à les retrouver endormis dans leur lit ma petite sœur me les laissera encore cette nuit. Rien qu'une nuit..."