En 1933, le roman de Caroline Miller, Les saisons et les jours, de son titre original Lamb in his Bosom, reçut un accueil plus que chaleureux du public et de la critique puisqu'il reçut le prix Pulitzer 1934. Ce roman traitant de la vie dans le sud des Etats-Unis et plus particulièrement la Georgie, la maison d'édition eut l'idée de partir à la recherche d'autres romans ayant pour cadre le Sud. Et le résultat fut à la hauteur puisque l'année suivante Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell, remporta également le prix Pulitzer.
Cependant, hormis le succès, le prix Pulitzer et le cadre géographique et l'époque, les deux romans ne sont absolument pas comparables.
Dans Les saisons et les jours, on suit le quotidien de fermiers blancs, trop pauvres pour posséder des esclaves noirs. Ils sont fiers et travailleurs et surmontent toutes les épreuves que la vie leur envoie.
Le roman commence avec les noces de Cean, seize ans, et Lonzo, plus âgé. Ils partent vivre à dix kilomètres de la maison des parents et des frères de la jeune fille, dans une Georgie sauvage et peu habitée.
Les jours s'écoulent au fil des récoltes, des grossesses, des naissances, des voyages pour les hommes à la Côte pour aller troquer leurs marchandises. Quelques évènements viennent briser la monotonie du quotidien : les frasques du grand frère de Cean, des accidents, des morts, des maladies, des mariages, une guerre civile qui se fait de plus en plus menaçante...
L'écriture de Caroline Miller est suffisamment puissante pour ne pas lasser le lecteur par le déroulement inéluctable et monotone des saisons et des jours qui passent.
On se laisse vite emporter par la magie de ses mots, par cette atmosphère tranquille, sereine qui se dégage de ces pages.
Mais il ne faut pas s'attendre à des rebondissements, ou à de l'action. C'est un peu comme un roman du terroir, les jours passent, la vie dure et implacable réserve ses surprises aux personnages, mais on est loin, très loin, de la flamboyance du roman de sa consoeur. L'émotion se situe dans un tout autre registre.
Une lecture agréable, envoûtante. Même si au départ on se demande s'il va enfin se passer quelque chose, au fil des pages, on se laisse bercer par les mots et on s'attache aux personnages. Ceux-ci sont parfaitement bien décrits, humains, vivants, réels, avec leurs défauts et leurs qualités.
La postface est très intéressante car très instructive. On comprend bien le contexte du roman.
Je ne suis pas sûre de garder de nombreux souvenirs de cette lecture, mais s'il m'en reste, ce seront de bons souvenirs.