Nous sommes aux Etats-Unis, dans les locaux du Black Panther Party. Douglas, un des meilleurs amis de Vermont Washington, vient de recevoir sa lettre de mobilisation de la part de l'oncle Sam. Un des membres les plus actifs des Black Panthers doit aller faire la guerre au Viet-Nam ! C'est hors de question pour Douglas, mais également pour le parti. Douglas refuse, et évidemment, les flics blancs viennent aussitôt le chercher chez lui de bon matin pour désertion...
Mais c'est compter sans la mobilisation de bien des noirs dans le pays. Les membres du parti sont très nombreux à battre le pavé, et ils parviennent à obtenir la libération de Douglas. Ils ne comptent d'ailleurs pas s'arrêter là, et marchent maintenant vers la mairie pour obtenir ce qu'il réclament dans leurs préceptes. Cela finit par dégénérer, et Douglas trouvera la mort, froidement abattu par des policiers blancs alors qu'il se rendait, les mains en l'air.
Vermont, quant à lui, est arrêté et jeté en prison pour trois longues années. Annette, sa compagne, ne tient plus. Elle ne peut plus supporter les autres membres du parti, qui ne font rien pour libérer leur frère. Alors, elle décide de régler le problème elle même, oubliant sa fille, Abigael, dans le feu de l'action...
Motherfucker est un diptyque qui ne laissera pas indifférent. C'est l'occasion d'avoir un angle de vue clairement du côté noir des évènements qui se sont déroulés aux Etats-Unis. Pour ce faire, Sylvain Ricard a décidé de rythmer l'histoire avec les dix préceptes principaux des Black Panthers. Ce sont les cinq derniers que l'on pourra parcourir ou découvrir dans ce second tome.
L'histoire est forte, car mêlant une petite histoire dramatique de famille au sein de l'Histoire de ce pays. Le récit est palpitant et d'une grande force, en cela parfaitement souligné par les dessins en noir et blanc de Guillaume Martinez, dont on avait pu découvrir le travail en couleurs cette fois dans les trois tomes de Le monde de Lucie, chez le même éditeur.
Un second tome très plaisant et d'une grande intelligence. Il donne un point de vue intéressant qu'il faudrait sans doute confronter, même s'il n'est pas permis de douter de ce qui s'y passe, ou de certaines méthodes d'un autre temps...