Les Chroniques de l'Imaginaire

Maxime 1974 (La lignée - 3) - Berlion, Olivier & Félix, Jérôme & Marie, Damien & Galandon, Laurent & Wozniak, Olivier

Maxime est un jeune parisien un peu paumé, en cette année 1974. Le jeune homme ne pense qu'aux potes, à l'alcool, au rock'n'roll... Bref, une vie où il met franchement de côté ses deux enfants, Diane et David. Et sa copine n'en peut plus, et finit par partir, emportant les enfants avec elle. Maxime est bien sûr piqué au vif par cette décision, mais pour autant, il continue à boire et à se rendre chez son pote disquaire.

C'est justement chez ce dernier que Maxime découvre un groupe new-yorkais dont les morceaux le scotchent carrément : les Ramones... Avec les potes en question, Maxime décide de piquer un peu de pognon facilement, et de s'envoler pour New-York. Le but du voyage ? Serrer la pogne des Ramones et boire une bière avec eux si possible... Alors, les amis vont de squat en squat, jusqu'à ce qu'ils parviennent enfin à approcher les futures stars. Une vie de patachon qui continue donc dans la grosse pomme...

Mais quelque chose d'étrange survient bien vite... Un des membres de Ramones reconnaît une statue griffonnée sur un vieux carnet de famille appartenant à Maxime. Ce carnet parle de la malédiction qui veut que chaque aîné de la famille de Maxime meurt à 33 ans, et ce depuis des générations. Justement, Maxime en est à cette année de sa vie, et il ne peut croire que tout ce qui lui arrive est le fruit du hasard. La statuette précolombienne en question se trouve justement au Metropolitan Museum. L'idée surgit rapidement dans l'esprit de Maxime : il va falloir dérober la statuette, et l'emmener dans la jungle d'où elle vient, pour que la malédiction prenne fin...

Bien évidemment, tout ne se déroulera pas tout à fait comme prévu pour Maxime : nous en somme au troisième tome de cette série, La lignée, scénarisé ici principalement par Olivier Berlion et dessiné par Olivier Wozniak. La plongée dans un monde un peu drogue, sexe et rock'n'roll est bien loin d'être déplaisante, et est bien mise en image. Maxime est un jeune homme paumé et manquant de repères, et les auteurs réussissent à nous le montrer en très peu de planches.

Il est plaisant de suivre cet antihéros décalé, accompagné de potes qui sont un peu comme lui, forcément. Le décalage avec la vie américaine se fait en douceur, et les frenchies sont toujours aussi intéressants à suivre dans une ville comme New-York. La drogue et les armes viennent naturellement se mêler à cette histoire : il faut bien que des éléments qui feront mal tourner les choses interviennent.

Côté dessins, c'est plaisant : l'accent est mis sur les expressions des personnages, tandis que les décors restent relativement simplistes. La colorisation de Scarlett Smulkowski laisse une grande place à la lisibilité de l'ensemble, et certains jeux d'ombre via de grands aplats noirs sont bien rendus. Rien de révolutionnaire graphiquement, certes, mais cela reste agréable et permet au récit de rester parfaitement clair et compréhensible.

On passe en définitive un excellent moment avec ce troisième tome de La lignée : il ne reste plus qu'à attendre un peu pour découvrir ce qui arrivera aux deux jumeaux de Maxime, les fameux Diane et David qui ont grandi sans beaucoup voir leur père...