Simon Axler était un grand acteur, il était même l'un des plus grands, capable aussi bien de jouer du Shakespeare qu'un inspecteur de police dans un de ses films. Hélas, le Simon Axler que tout le monde connaît n'est plus. Il n'est pas mort, loin de là, ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé. Son talent est parti. En partant il n'est pas parti seul, sa femme et son envie de vivre sont parties avec lui. Plusieurs fois il a pensé au suicide, mais rien n'y fait. À la dernière tentative, alors qu'il avait encore le canon du fusil dans la bouche, Simon se raccrocha une fois de plus à la vie, sortit le canon de sa bouche et se fit interner dans un hôpital psychiatrique. Dans cet hôpital, il fera la rencontre d'une femme, fragilisée par un drame affreux, ignoble. Ces deux êtres vont se trouver se retrouver et s'aider l'un l'autre.
C'est toujours un plaisir de lire Phillip Roth. C'est un auteur qui a toujours eu une place particulière dans ma bibliothèque. C'est toujours avec un plaisir coupable que je lis ses romans. Coupable car à chaque fois ça met en exergue mon côté, que nous avons tous un peu, de voyeur. Il y des endroits où je n'ai pas envie d'aller et où Roth m'emmène toujours avec une grande culpabilité. Ce livre ne fait pas exception, Roth nous livre ici ses propres doutes sur son talent, sur sa vie, et nous montre une part de défaillance quant à son envie d'écrivain et sur ses interrogations d'auteur à succès. C'est ce qui transpire ici, une peur viscérale de tout perdre du jour au lendemain sans raisons.
Construit comme une pièce de théâtre, en trois chapitres symbolisant trois actes, l'auteur nous plonge dans un univers à la fois prenant mais trop court. Car s'il y a bien une chose négative à dire sur ce livre, c'est sa longueur ou plutôt son manque de longueur. Le lecteur que je suis attendais beaucoup plus dapprofondissement des personnages et de la narration. Quand c'est bon c'est toujours trop court, mon papa a raison.
Le premier chapitre montre clairement la déchéance d'un homme qui perd tout et n'a de goût pour rien. Une déchéance mentale qui est suivie d'une déchéance physique, la vieillesse. Et enfin le troisième acte tout en retour de force, physique et sexuelle, comme une ode à la liberté et à la vie sans tabous.
Bref, rien que pour le troisième acte très cru et très sexuel, ce livre s'inscrit comme tous les autres de Phillip Roth : comme des petits chef duvre de la littérature. Je ne suis pas très objectif quand il s'agit de cet auteur, mais ce livre est fort et ne laissera personne indifférent.