Un homme, un sans-abri, est en train de tenter de soulever une plaque de béton sur un chantier quand il se fait surprendre par deux ouvriers. L'homme parle d'une femme qui parlerait dans la tombe quand les deux ouvriers lui demandent de partir. Ce qu'il fait, en courant, sans voir la voiture qui arrive. Le sans-abri est percuté et tombe sur le sol, mort. L'homme avait la carte de visite de l'inspecteur Maya Lipman sur lui et l'hôpital l'appelle donc. Maya va se rendre sur le lieu de l'accident, après avoir été reconnaitre le corps. L'homme s'appelait Samuel et Maya s'était prise d'affection pour lui. Sur le chantier, elle se rend rapidement compte que Samuel essayait de soulever une plaque. Quand elle l'a fait enlever, Maya découvre une femme encore vivante, mais nue et famélique. Qu'est-ce que Sam avait bien pu trouver ? Il va falloir qu'elle prenne cette nouvelle affaire en charge en plus de celle sur laquelle elle travaille avec ses collègues, qui s'impatientent de ne pas la voir arriver pour une perquisition.
Le premier tome de Le port de la Lune nous avait emmenés dans une enquête aux allures banales mais qui nous faisait entrevoir quelque chose de bien plus terrible, même si on ne savait pas encore quoi. Les choses sont plus claires avec Le miroir d'eau. Par contre, la série perd ses passages claustrophobiques, et c'est quelque peu dommage. Bien sûr, ils n'ont plus lieu d'être mais cette petite originalité manque un rien. Le reste est toujours mené parfaitement par un Eric Corbeyran assisté de Bénédicte Gourdon qui nous proposent un scénario d'enquête classique mais bigrement bien fait. Les personnages sont toujours le point central de cette histoire, et on imagine bien ce même genre d'enquête dans une série télévisée, pour peu qu'on veuille bien se donner les moyens de faire quelque chose de bien.
Le dessin, assuré par Horne, est toujours aussi bon. Subtil, sans en faire trop, fin, sans manquer de panache. Les personnages sont bien mis en valeur, ce qui est essentiel dans cette histoire. Maya sait occuper l'espace parfaitement mais Brandon n'est pas en reste.
Sensible, touchant et efficace, cette bande dessinée policière où nous n'avons pas des coups de feu dans tous les sens vaut vraiment qu'on s'y attarde.