Ava Lee est Chinoise, mais vit à Toronto, comme sa mère et sa soeur, alors que son père, un richissime homme d'affaires chinois, vit toujours à Hong Kong avec sa première épouse et leur famille. Ava Lee enquête dans un domaine très spécialisé : elle se charge de retrouver et de récupérer de grosses sommes d'argent "disparues" du compte de leur légitime propriétaire. Elle est pour ce faire associée à M. Chow, un oncle "à la chinoise", qui vit à Hong Kong. Si tous leurs clients sont asiatiques, le cas d'Andrew Tam est par ailleurs particulier : en effet, il est le neveu d'un vieil ami de M. Chow, avec qui il a autrefois gagné Hong Kong à la nage, dans leur fuite de la Chine communiste.
Ce roman est un vrai "page turner", et je ne suis pas le moins du monde étonnée qu'il ait obtenu le Prix Arthur-Ellis du meilleur polar canadien en 2012. En effet, l'action y est incessante, si tous les rebondissements ne sont pas inattendus (l'expulsion de Derek Liang était à mon sens prévisible, par exemple), et les personnages sont loin de manquer d'intérêt. Celui, central, d'Ava Lee est original à la fois en soi (une jeune Chinoise catholique, homosexuelle et pratiquante d'arts martiaux) mais aussi dans le contexte où elle évolue, qui donne beaucoup d'informations au lecteur sur la façon de vivre actuelle des Chinois hors de Chine : je n'imaginais pas par exemple que la polygamie légale existait encore, ni que les liens familiaux étaient encore aussi forts. Mais à côté d'elle M. Chow, mais surtout les frères Robbins, sont hauts en couleur, pour ne rien dire de Marc Lafontaine ou Jeremy Bates.
Par ailleurs, la partie de l'histoire qui se déroule au Guyana m'a rappelé l'existence de ce pays, par exemple, et m'a donné l'envie d'en savoir plus.
En somme, une bonne surprise que ce roman, et je suis très tentée de lire la suite des aventures d'Ava Lee.
