Il y a mille ans, le grand maître des Chevaliers gris, Mandulis, vainquit et bannit Ghargatuloth, le prince de Tzeentch lors d'une bataille effroyable qui le fit entrer dans la légende de son chapitre. Le prince aux mille visages fut renvoyé dans le warp pour un millénaire et nous approchons de ce terme. Depuis les profondeurs du chaos, il a repris son jeu et assoit son influence, terrible et implacable. Même l'intransigeante inquisition ne peut lui résister...
Lors d'un assaut sur la forteresse d'un inquisiteur traître, le justicar Alaric, faisant partie des Chevaliers gris, le chapitre des space marines formé à la lutte contre les démons, découvre un tome disparu depuis longtemps. L'ouvrage confirme le retour de Ghargatuloth et en précise les conditions.
Alaric est chargé de mener l'enquête, en compagnie de Ligeia, une inquisitrice de l'Ordo Malleus, afin d'empêcher le retour du démon avant qu'il ne soit trop tard pour des milliards d'humains.
J'ai souvent de l'appréhension avant de démarrer un roman basé sur l'univers de Warhammer ou Warhammer 40.000. Mes craintes vont de la fan-fiction écrite par un gamin de douze ans à un outil publicitaire, simple catalogue pour les figurines de chez Games Workshop. Cela arrive de temps en temps, néanmoins, cette collection contient quelques perles, les Chevaliers gris en font partie.
Ce récit est un condensé de tout ce que j'apprécie dans l'univers de Wh 40k, une histoire de science-fiction noire et désespérée mais vivante et angoissante, de laquelle on sort en ayant foi en l'Empereur. De plus, Counter y distille un délicieux suspense tout au long de son texte dans un style percutant, ce qui n'est pas pour me déplaire, surtout que la tension est présente à la fois dans l'intrigue et dans les scènes de batailles, magnifiques et totalement immersives.
L'auteur centre son récit sur Alaric, principalement, et il rend le space marine humain. Alaric est loin de la simple machine à massacrer, c'est un officier et un enquêteur réfléchi, conscient de ses limites malgré son endoctrinement, un atout pour ce roman. Ne vous attendez tout de même pas à une analyse psychologique poussée, d'ailleurs, les autres personnages (Ligeia, d'autres inquisiteurs et les membres de l'équipe d'Alaric) sont un peu délaissés à ce niveau. Ils évoluent peu, sans que cela soit une gêne.
Par contre le coup de l'inquisiteur tombé dans les bras du chaos était un peu facile et déjà vu.
Enfin, autant ce livre plaira aux amateurs et joueurs de Wh 40k, autant il me semble difficile d'approche pour les nouveaux venus. Il n'y a aucune explication, hormis le paragraphe d'introduction de l'éditeur. Le lecteur est comme largué dans une capsule d'assaut au centre de la bataille.
En conclusion, ce Chevaliers gris est une splendide épopée, un éclat vif et brutal dans l'univers sombre de l'Imperium !