Ce n'est pas de gaieté de cur qu'Arrouan se rase la tête. Lui qui avait enfin trouvé la paix dans le désert avec sa femme, Kalash, est obligé de reprendre du service. Elle est enceinte et a été enlevée alors qu'il s'était absenté pour chercher de l'eau. Grâce à ses capacités hors du commun, il sait que ce sont des nord-coréens qui sont venus pour lui prendre sa femme. Mais dans quel but, ça il n'en a aucune idée. Qu'importe, il faut qu'il infiltre ce pays, totalement refermé sur lui-même. Pour ça, il va avoir besoin de l'aide d'Albert-François et Ursul, qui vivent à Niamey, au Niger. Arrouan ne va pas avoir de chance puisque les deux voleurs viennent d'être arrêtés par les forces de l'ordre. Il faut donc, dans un premier temps, qu'il les fasse libérer. Une chose pas forcément très complexe pour quelqu'un doté des capacités d'Arrouan avec tout ce qui est technologique.
Personnellement, je n'ai jamais lu les tomes de Nomad, une série qui date un peu maintenant et à laquelle Jean-David Morvan a souhaité donner une suite. Bien sûr, je ne sais donc pas ce qu'il s'est passé dans les cinq premiers tomes, mais cela ne m'a pas beaucoup dérangé dans la lecture de Mémoire flash, qui peut se suffire à lui-même. Le scénario est suffisamment bien fait pour qu'on ne se sente pas perdu si la lecture du premier cycle date un peu ou si elle n'a jamais été faite.
Sur les 72 pages que compte l'album, la majorité des cases est sans phylactère. L'action est donc au centre de ce début d'intrigue. Et les auteurs ont su faire les choses correctement pour que la lecture soit fluide, sans trop d'interrogations. Il y a bien une ou deux fois sur le total de l'album où cela a moins bien fonctionné mais l'exercice est quand même bien maîtrisé.
Julien Carette, qui dessine la majeure partie de l'album (seul un rêve est encore dessiné par Sylvain Savoia), s'en sort bien. Son dessin est très dynamique, parfait pour ce genre de récit. Parfois, il manque un peu de finesse, mais cela n'est pas plus gênant que ça ; c'est surtout pour être exigeant. Malgré tout, le trait ne manque pas de détails, juste ce qu'il faut pour que l'action ne passe pas en arrière-plan et que les cases soient lisibles.
Ce premier tome de ce second cycle commence d'une belle manière. Espérons que la suite soit basée sur le même modèle.