Les Chroniques de l'Imaginaire

Cesare (Cesare - 2) - Soryo, Fuyumi

Angelo Da Canossa est toujours dans le sillon de Cesare Borgia, bien que ce dernier soit le mentor du cercle d'étudiants espagnols, alors qu'Angelo fait partie du cercle florentin. Angelo a même eu le privilège de visiter la demeure de Cesare, qui habite pour le moment chez le cardinal Raffaele Riario, qui est pourtant considéré comme un opposant aux Borgia, étant donné qu'il est l'homme de confiance de Giuliano Della Rovere, le principal opposant du cardinal Rodrigo Borgia.
Si cela se savait, d'ailleurs, Angelo serait conspué par les étudiants florentins. Pire que cela, Borgia lui fait même visiter les bas-fonds de Pise. Angelo se rend ainsi compte de la misère immonde imposée par les dominicains, menés par l'ultra conservateur Savonarole. Cette visite est d'ailleurs à deux doigts de coûter la vie à Angelo et Cesare Borgia. Mais la rixe avec des vagabonds tourne à leur avantage, lorsque Miguel et ses amis viennent aider les deux étudiants.

Des cadavres sont même jetés au fleuve, et cela se sait le lendemain dans toute la ville. Angelo, toujours un peu naïf, est mortifié par ce qui s'est passé la nuit précédente, et souhaite s'excuser auprès de Borgia, mais l'heure n'est pas aux lamentations, mais à un cours très attendu qui est sur le point de se dérouler. On va parler maintenant de La divine comédie, de Dante, et tous les étudiants ont hâte de savoir ce qu'en pensent les sommités de la chrétienté.
A cette occasion, Angelo ne peut toujours pas s'empêcher de prendre la parole, et de contredire cette fois Cesare Borgia en public, se payant même le luxe de lui clouer le bec durant quelques secondes. Un tour de force qui est loin de passer inaperçu dans les rangs florentins. Angelo souhaite encore une fois s'excuser auprès de Borgia pour cette effronterie, mais ce dernier ne lui en veut nullement, au grand soulagement d'Angelo.

Après un premier tome qui plantait le décor et le fonctionnement des cercles d'étudiants dans cette riche université de Pise, les évènements continuent à se dérouler ici, sans aucune perte d'intérêt pour le lecteur. On apprend encore une quantité de choses sur les différentes factions de ces étudiants, et des rencontres pour le moins extraordinaires ont lieu.
Ainsi, le jeune Angelo, par le biais de Cesare Borgia, se verra discuter avec le célèbre Christophe Colomb qui n'a pas encore découvert les Amériques, ainsi qu'avec Léonard De Vinci, qui est un habitué de la demeure de Lorenzo De Médicis. Les deux rencontres en question se font d'ailleurs de façon fluide dans le récit, comme si elles étaient tout à fait naturelles.

Le travail de Fuyumi Soryo est donc bel et bien encore une fois à encenser, entre des détails historiques qui respirent le parfum des heures de recherches, et les dessins d'une grande finesse, qui mettent encore l'accent sur les expressions des différents protagonistes, leurs costumes très réussis, et évidemment encore une fois les mouvements d'une grande maîtrise dans les scènes de combat.
De l'action, de la culture historique tout à fait accessible : voilà ce qui vous attend dans cet excellent second tome d'une série que nous ne pouvons que vivement conseiller !