Les Chroniques de l'Imaginaire

L'apprenti - Sue Park, Linda

Lichen est orphelin, et dans la Corée du douzième siècle, il est bien connu qu'un orphelin porte malheur. Lichen, dans son malheur, peut toujours compter sur son vieil ami, celui là même qui l'a recueilli quand il n'avait pas encore deux ans. La Grue, malgré son infirmité, fait de son mieux pour adoucir la vie du petit garçon.

Peu à peu, et à force de fouiner à la recherche de nourriture, Lichen s'est pris de passion pour l'art de la poterie, et plus précisément pour l’œuvre de Maître Min. Quand il casse par maladresse l'une des oeuvres du Maître, il mettra un point d'honneur à rattraper son erreur.

C'est ainsi qu'il finira par devenir l'apprenti de Maître Min et que sa vie va prendre un tournant aussi soudain que radical.

L'apprenti présente la Corée du douzième siècle sous le point de vue un peu méconnu de l'art de la poterie. Le lecteur apprendra finalement beaucoup de choses sur cet art, et notamment sur les méthodes ancestrales telles que le céladon, l'incrustation ou encore le tamissage de l'argile. Cette histoire un peu romancée repose sur une peinture de fond on ne peut plus réaliste, et c'est incontestablement l'un des points forts de l’œuvre.

Les personnages sont sympatiques et attachants. On sent en Lichen la droiture de l'homme honnête, et la bonté de La Grue transpire à chaque ligne. On a juste un peu de mal à croire au côté tranchant de maître Min, et l'on sent immédiatement ou presque une certaine blessure et le masque de la froideur.

J'aime surtout l'idée que ce roman défende des valeurs qui tombent malheureusement un peu en désuétude. J'aime que l'enfant puisse comprendre le sens de la valeur du travail, de la patience et de la persévérance.

Les notes de l'auteur en fin d'ouvrage sont véritablement un plus, et l'on en apprend encore un peu plus sur l'histoire de la poterie en Corée.

Correspondant parfaitement à la tranche d'âge visée, je ne saurais trop vous conseiller d'ajouter L'apprenti à votre bibliothèque.