Les Chroniques de l'Imaginaire

La guerre des livres - Grousset, Alain

À dix-sept ans, Shadi n’a jamais connu que l’état de guerre entre l’Empire et la Sécession, à laquelle il appartient. C’est donc tout naturellement qu’il s’est engagé, et le voilà qui livre sa première bataille. Hélas, malgré tout son courage, les choses ne tournent pas comme prévu et Shadi est contraint de se réfugier sur Libel.

Vivant dans une civilisation future ultra-technologique, jamais le jeune homme n’aurait pu imaginer une planète comme celle-ci ! Un monde entier intégralement dédié à la sauvegarde des livres, des bâtiments complets emplis de rayonnages et de volumes papier… Pour le conservateur Angus, c’est le travail de toute une vie, une tâche titanesque mais nécessaire pour conserver le savoir, héritage de toute l’humanité. L’érudit est un amoureux de la connaissance, un pacifiste doté de belles qualités humaines : il décide donc de recueillir le jeune pilote ennemi en le faisant passer pour son neveu.

Pour Shadi, cette escale impromptue est l’occasion de découvrir les livres sous un jour différent, une pause sympathique et appréciable dans un univers en guerre. Sa tranquillité va cependant être de courte durée : La Sécurité Impériale est toujours à ses trousses, et surtout, l’Empereur en personne se présente bientôt sur Libel…

Quelle fraîcheur, quel dynamisme dans ce court roman à destination des jeunes lecteurs ! Certes, l’intrigue cède souvent à la facilité, manquant de crédibilité, mais l’histoire est prenante et ne laisse pas le temps de s’ennuyer : batailles spatiales, complots, quêtes… Sans oublier des personnages très sympathiques, de belles amitiés, que ce soit avec les lettrés qui habitent Libel ou avec une jeune fille de l’âge de Shadi, ainsi qu’un éloge discret de la paix et la tolérance.

Au-delà de ceci, ce roman est surtout une ode aux livres, les vrais, ceux en papier que l’on peut feuilleter puis conserver rangés sur une étagère. Au fil des pages, on sent bien tout l’amour de l’auteur pour la beauté des bibliothèques, de la lecture papier et de tout ce qu’apportent les livres à leurs lecteurs. Bien sûr, l’intrigue met également tout cela en avant, démontrant au final la supériorité du « papier » (et tout ce qui lui est associé) sur le numérique. De quoi complexer les propriétaires de liseuses électroniques ! J’ai également apprécié les nombreuses citations qui émaillent les têtes de chapitres, et qui font également l’apologie de la lecture.

Un beau roman à lire et faire lire sans modération.