Les Chroniques de l'Imaginaire

L'ombre de moi-même - Bender, Aimee

Encore une quatrième de couverture trompeuse énonçant un sujet prometteur pratiquement pas abordé dans le roman... Il est écrit "Depuis dix ans, son père est atteint d’une terrible – et incroyable – maladie. Laquelle ? Nul ne le sait. Dès les premiers symptômes, il est devenu gris. Et la maison familiale, elle aussi, a perdu ses couleurs. Une vie en noir et blanc, s’agit-il d’une dépression ? Étrange."
Ces lignes sont plus nombreuses ici que dans tout le roman ! De son père, on ne saura pratiquement rien, du moins rien sur cette fascinante maladie qui m'avait donné envie de lire le roman.

Il aurait fallu écrire que Mona, jeune fille de vingt ans, est fascinée par les nombres et en fait même son métier puisqu'elle devient professeur de mathématiques pour les enfants de primaire. Mais pas n'importe quel prof ! Celle-ci est un brin déjantée, elle ne peut s'empêcher de manger du savon quand elle est troublée par le beau professeur de sciences, lui-même un peu déjanté aussi. Le jour de son vingtième anniversaire, elle achète chez Mr Jones, sur un coup de tête, une belle hache qui, plus tard, jouera un rôle important dans cette histoire.
A l'école, les enfants découvrent avec plaisir les Nombres pour de vrai, qui vont les mener à des expériences inédites mais aussi dangereuses. En sciences, ils s'amusent à jouer les Maladies, chacun leur tour.

Il ne faut pas oublier Mr Jones dans cette distribution digne des pièces de théâtre les plus cinglées. Cet ancien prof de maths est devenu quincaillier et s'accroche autour du cou un pendentif en forme de nombre, allant de 1 à 50 ou plus selon son moral de la journée.
Mona, son ancienne élève et voisine, est la seule à avoir remarqué cette manie, et elle adore quand elle voit un nombre supérieur à 15 au cou de son ancien professeur. Mais pourquoi une de ses élèves possède-t-elle le 42 de Mr Jones ? Pourquoi a-t-il disparu laissant sa boutique ouverte où chacun pourra venir se servir en toute impunité ? Pourquoi retrouve-t-elle, disséminés dans toute la ville, différents médaillons, le 15, le 37, le 3, le...?

Mes propos vous ont parus décousus ? Fous ? Incompréhensibles ? C'est normal ! Ce roman est difficile à définir tant tout y est extravagant, irréel, loufoque. La lecture n'en est pas désagréable, mais il manque tout de même un petit brin d'humour et, tant qu'à être plongée dans une autre dimension, il aurait fallu encore plus de folie. De même, certains événements sont à peine effleurés, on aurait parfois voulu en savoir plus.
Une fois passée la première déception lorsqu'on se rend compte qu'on n'apprendra rien sur la fameuse maladie de son père, on se laisse happer par cette histoire cinglée, ces chiffres qui tourbillonnent au fil des pages, en se demandant si le fameux 42 a été choisi au hasard ou non...

Une lecture très surprenante dont je ne garderai probablement que le souvenir des pendentifs en forme de chiffres.
Quant au titre... Une interrogation de plus !