Les Chroniques de l'Imaginaire

Karma Salsa (Karma Salsa - 2) - Callède, Joël & Charlot, Philippe & Campoy, Frédéric

Ange a réussi à fuir son passé et les hommes de Pablo grâce à l'avion de l'ex-pilote du père de Pablo, un homme qui est maintenant un légume, et qui avait placé Ange au-dessus de son propre fils. A présent, Ange se retrouve seul avec Mélissa, sa fille, celle dont il vient de connaître l'existence, de la bouche de cet infâme Pablo. Le père et la fille sont loin de tout à présent, jusqu'à ce qu'ils arrivent dans une petite bourgade, et plus précisément dans un bar mal famé tenu par Piotr, un russe qui a un lourd passé dans la légion étrangère...

Piotr et Ange ont vécu de sacrés combats ensemble : il suffit pour cela de les entendre évoquer le passé. On y apprend qu'Ange a sauvé la vie du géant russe à plusieurs reprises, et que celui-ci lui est redevable. Piotr s'est casé avec Concepcion, une femme de caractère, patronne du bar, qui parvient à tenir tête à l'ancien légionnaire.

Si Ange est là maintenant avec Mélissa, c'est bien pour enfin remettre la main sur le butin d'un ancien trafic de drogue. Deux millions de dollars avec lesquels Ange aurait du fuir, loin, avec Elena. Mais les événements ne se sont malheureusement pas déroulés ainsi. Et Ange ne savait pas à l'époque que sa femme était enceinte de Melissa.

Toujours est-il que Piotr accepte sans problème d'accompagner Ange. Seuls, les deux anciens compagnons d'armes se tapent des routes cahotiques pour remettre la main sur le butin. Mais Melissa est dans le coffre et fait vite son apparition. Pendant ce temps, les flics verreux en sont à interroger Conception, et parviennent de plus en plus à s'approcher d'Ange et Melissa.

Autant être clair tout de suite : ce second tome confirme tout le bien que l'on pensait du premier tome de Karma Salsa. C'est avec un grand plaisir qu'on retrouve le récit de Joël Callède, digne d'un film de Quentin Tarantino : les dialogues sont savoureux, un peu à la manière de ce qu'on peut trouver dans Boulevard de la mort, ou dans l'excellent Django Unchained.

Ici encore, les flash-back sont nombreux, et permettent de voir Ange beaucoup plus jeune, lorsqu'il projetait de tout abandonner pour fuir avec son amour et un bon pactole. Une technique qui porte parfaitement ses fruits dans cette série : graphiquement, ces flash-backs sont parfaitement identifiés grâce aux couleurs, et il est impossible pour le lecteur de se perdre dans le récit.

Et quel plaisir également de retrouver les personnages dessinés par Frédéric Campoy : les visages sont bien souvent taillés à la serpe, les regards fous sont totalement réussis, et les scènes de combat sont parfaitement animées avec une mise en mouvements sans faille. Certaines planches sont ainsi vraiment réussies, avec une pêche d'enfer, et une colorisation sans faille.

Un second tome d'enfer donc, qui marque par des personnages charismatiques et travaillés, et par une atmosphère qui fleure bon la salsa. L'ensemble est surtout agrémenté de dialogues très fins et très drôles, qui plairait aux nombreux fans de Tarantino. Non, vraiment, il faut tout simplement se jeter sur les séries qui sont de si belle qualité !