Jimmy Bauhaus faisait partie d'une de ces familles de Central City qui font penser à la vieille aristocratie. Mais il est aujourd'hui mort. Ses dettes de jeu impayées ont fini par en énerver certains. Et le nom de sa femme n'a pu y faire grand-chose. Parce que Jimmy était marié à Ophelia Ottoman, la fille du chef d'un des gangs qui constituent Octopus. Pas une famille qu'on aime à avoir contre soi. Mais le clan Ottoman n'a jamais pu encadrer Jimmy, tout comme le clan Bauhaus a beaucoup de mal avec Ophelia. Il faut dire que Jimmy et elle faisaient partie de deux milieux qui ne se fréquentent normalement pas. Et on trouva donc plein de raisons qui auraient pu faire que ces deux-là se marient, en pensant rarement à la véritable raison : l'amour. Mais voilà, Jimmy est mort et le Spirit assiste à son enterrement de loin. Les cimetières, c'est son domaine et celui de Wildwodd encore plus. Du coup, il va pouvoir observer le manège d'Ophelia qui vient souvent le soir dans le caveau où est enterré Jimmy et en ressort crottée. C'est sûr, il y a quelque chose de louche derrière cette histoire. Et comme la fille d'un des chefs d'Octopus est impliquée, le Spirit va mettre son nez dans cette histoire pour démêler le vrai du faux.
Voici le deuxième tome de First Wave entièrement consacré au Spirit de Will Eisner, revisité par David Hine et Moritat. Nous sommes devant un bon polar qui, outre le Spirit lui-même, ne fait pas intervenir la fibre fantastique du monde dans lequel les personnages évoluent. Bien sûr, beaucoup de choses vont être prétexte à ce que le Spirit puisse mettre des bâtons dans les roues d'Octopus. Il faut bien ça dans cette ville gangrénée par la corruption et la violence. La police elle-même est totalement soudoyée et tente de minimiser les impacts que le crime peut avoir sur les honnêtes gens qui existent encore.
Au dessin, on a quelque chose d'assez brute, parfois même disgracieux. Cela donne un côté vintage qui est appréciable par moment, beaucoup moins à d'autres quand le trait n'est pas forcément à la hauteur. La régularité n'est pas une caractéristique de ce tome. Les amateurs de graphismes travaillés passeront leur chemin. Pour autant, c'est vrai que le tome a une vraie identité visuelle et un côté old school qui nous plonge dans cette ville qui navigue entre modernité et passé.
Ce deuxième tome de The Spirit est donc une lecture agréable, mais qui risque de ne pas rester dans les annales pour autant.