Quel plaisir de retrouver Mma Ramotswe, la seule et unique détective de tout le Botswana, et Mma Makutsi, son assistante, euh non, pardon son associée !
La vie se déroule paisiblement à l'Agence n°1 des Dames Détectives, entre tasses de thé, réflexions sur le mariage, bavardages entre voisins. Grace Makutsi et son époux se font construire une grande maison et le constructeur ne plait pas à Grace car il l'ignore royalement lors des visites de chantier.
Mais tout va se détraquer en une seule journée, qui pourtant avait bien commencé : en effet, les deux détectives reçoivent la visite incroyable de leur dieu personnel, Clovis Andersen, l'auteur de leur Bible Principe de l'investigation privée. Quel honneur pour elles de rencontrer ce grand homme si mondialement connu et apprécié !
Cette même journée, Fanwell, le jeune et unanimement apprécié employé de Mr Matekoni, époux de Mma Ramotswe et propriétaire du prospère garage Speed Motors, va être arrêté et remis à la justice. Il est accusé d'avoir réparé une voiture volée. Il l'a réparée, certes, mais il ne savait pas que c'était une voiture volée.
Tout son entourage est sous le choc, tant le jeune homme est quelqu'un d'intègre.
L'autre mauvaise nouvelle qui va transformer cette journée en l'une des pires de toute la vie de Precious Ramotswe, concerne Mma Potokwane, la directrice de la ferme des orphelins. La veille, elle était venue voir les dames détectives pour leur expliquer qu'un grand homme d'affaires venait de faire un important don à l'orphelinat, mais avec des idées de réaménagement qui ne lui plaisaient pas du tout. Il veut construire un réfectoire pour que tous les orphelins mangent ensemble, et non plus chacun dans leur maison, avec leur gouvernante. La directrice demande donc à Mma Ramotswe et son associée d'enquêter sur ce Mr Ditso Ditso afin de voir si l'on ne pourrait pas prouver qu'il n'était pas si clean que ça afin de le discréditer aux yeux du conseil d'administration.
Hélas, Mr Ditso Ditso va prendre une décision qui va provoquer un véritable coup de tonnerre dans la petite communauté : il licencie Mma Potokwane.
Si vous cherchez un policier avec crimes, actions, rebondissements, suspense, adrénaline, vous pouvez passer votre chemin, vous ne trouverez pas cela dans ce roman. Par contre, vous y trouverez un charme indéniable, une musique, une atmosphère caractéristique de l'Afrique (ou du moins, de l'idée qu'on s'en fait), une qualité d'écriture rare. C'est particulièrement bien écrit ; dès les premières phrases on sait qu'on va aimer.
La nonchalance, la sagesse, l'humour pince-sans-rire mais redoutablement efficace, tout cela est au rendez-vous et on en redemande.
Même si on peut avoir l'impression qu'il ne se passe pas grand-chose, les pages défilent sans que l'on s'en rende compte tant les personnages sont pittoresques et les dialogues savoureux. Et puis, ce qui ne gâche rien, les couvertures sont magnifiques !
J'avais beaucoup aimé Le mariage avait lieu un samedi (tome précédent), en concluant que je lirai d'autres romans d'Alexander McCall Smith. C'est chose faite aujourd'hui, mais une chose est sûre, je ne vais pas attendre aussi longtemps pour en lire d'autres.
