Ce jour-là, Ange Tomassini s'enfuit à travers la foule qui stationne dans les couloirs de son lycée. Il est poursuivi par une bande de grosses brutes qui aimeraient bien lui faire sa fête. Du coup, il court. Vite. En voulant passer par les sous-sols techniques, il va se retrouver dans un cul-de-sac. Et là, les brutes vont le rattraper et le rouer de coups. Alors qu'Ange est presque inconscient, à terre, et que les autres cherchent quoi lui faire exactement, une sorte de brume orangée en forme de tigre s'échappe du corps d'Ange, puis prend consistance. Oui, un humanoïde sous forme de tigre apparaît bien et compte ne pas laisser impunis les coups qu'Ange a pris.
Quand Ange raconte ça à son meilleur pote, Franck, ce dernier ne le croit pas. Il se moque même de lui sans aucune gêne. Pourtant Ange a des arguments vu qu'il arrive souvent que les gens fassent tout pour ne pas le contrarier. Peut-être connaissent-ils sa nature de tigre et ont-ils peur ? Pour Franck, l'explication est plus simple et en relation avec le métier du père d'Ange. Parce qu'Ange ne sait pas que son père est un parrain de la mafia, ce que beaucoup n'ignorent pas dans le lycée.
Quoi qu'il en soit, ça ne va pas empêcher Kurt, le petit ami de Lisa, de vouloir régler ses comptes à l'avorton qui lui a envoyé une déclaration d'amour par SMS : Ange. Et là, pas de tigre pour le sauver. C'est sûr, Franck n'est pas prêt de croire les dires de son ami.
En voilà une bonne surprise que ce premier tome de Klaw. Un jeune lycéen va en apprendre beaucoup sur sa famille et sa nature à travers ce premier tome d'introduction qui va plus loin que simplement poser les bases pour la suite. Ozanam se permet même de nous emmener parfois sur de fausses pistes dans cette course-poursuite où l'amour trouve quand même sa place. L'humour n'est pas absent non plus faisant d'Eveil un tome bien complet avec un scénario haletant qui est drôlement bien fichu.
Au niveau du dessin, Joël Jurion fait un bon boulot, autant sur le dessin que sur les couleurs. Par certains côtés, le dessin m'a rappelé Powa, chez Delcourt. Le trait est moderne, prenant un rien au manga pour le style, mais gardant son ancrage dans le franco-belge. Les couleurs ont une bonne palette intéressante mais pas trop criarde. Par contre, il y a deux ou trois pages où les couleurs sont nettement en-dessous (la page 24 par exemple), comme s'il y avait eu un problème sur ces pages.
Malgré tout, ce premier tome de Klaw est vraiment sympathique et nous allèche pour la suite.