Les Chroniques de l'Imaginaire

Contrées fabuleuses

Le rôle d'un chevalier est clair depuis les temps anciens. Le chevalier doit revêtir son armure, aiguiser son épée et chevaucher (les cheveux au vent, c'est pour le style) vers une victoire certaine contre un méchant afin de pouvoir faire sienne la jolie princesse ! Cette dernière, suivant le code de sa profession, ne pourra accepter comme époux le premier incapable venu. Il devra, au moins, avoir accompli quelques quêtes héroïques ou avoir découpé du monstre.

Catala et Ludopathes vous proposent d'accomplir vos rêves de chevalerie grâce à ce jeu de plateau semi-collaboratif. Un vrai chevalier ne vaut son pesant de princesses que s'il fait face à un vrai méchant, ainsi, les joueurs devront décider qui incarnera le méchant et les chevaliers avant de se lancer à l'aventure. Puis, ils mettront en place la base du plateau avec les huit cartes de quêtes (les endroits où les chevaliers peuvent obtenir différentes missions à accomplir pour gagner).

L'objectif individuel de ces derniers sera de réaliser deux quêtes avant vingt-quatre de tours de jeu, un seul chevalier peut gagner et embarquer la princesse. A l'opposé, le méchant placera toute une série d’embûches (monstres, terrains dangereux, objets maudits,...) sur la route des bons héros pour qu'aucun ne réussisse à accomplir les deux quêtes. Il ne veut pas partager la princesse.

A chaque tour, les joueurs choisiront dans leur main les cartes à poser pour pouvoir faire avancer leur chevalier. Les cartes/tuiles posées sur la table forment le plateau de jeu. Ces tuiles dites de lieux possèdent des caractéristiques spécifiques. Certaines ont des contraintes de placement, d'autres permettent de piocher dans le paquet des objets (qui comptent aussi comme points de vie) et des rencontres, que le méchant peut pourrir, d'avoir des bonus limités dans le temps, etc. Le méchant place ses cartes de la même manière (mais plus vicieuse) et fait avancer le compteur de tour. Il n'a pas de pion à déplacer sur le plateau. Le système est assez simple et quelques tours suffisent pour l'apprendre.

Au cours de leurs pérégrinations et pour terminer certaines quêtes, les chevaliers seront amenés à partir à l'assaut des monstres, sournoisement positionnés par le méchant. Les combats se règlent avec un dé à six faces, les combattants lancent le dé, ajoutent au résultat leur force de base et leurs bonus. Si le chevalier fait autant ou plus que le méchant, il l'emporte et fait disparaître le monstre du plateau si le combat a eu lieu dans l'antre de celui-ci. Les chevaliers adjacents peuvent aider l'instigateur du combat sans risque.

Si le monstre l'emporte, le héros est repoussé et peut perdre, en fonction du degré d'échec du jet, des objets. Si son inventaire est vide, il meurt et revient en tant que chevalier noir associé au méchant.

Contrées fabuleuses est composé de deux-cent-vingt jolies cartes illustrées par Catala dans un style à la fois naïf et humoristique. Elles sont généralement claires dans leurs instructions. Le reste du matériel est très basique, avec des pions, quelques jetons et un dé mais des élastiques pour les cartes !

Les règles sont courtes. Certains points auraient mérité plus de précisions mais les interrogations disparaissent rapidement après quelques tours de jeu. La limite de temps imposée permet de maintenir une durée raisonnable pour les parties et, surtout, crée de la tension. De plus, la variété et le nombre des cartes garantissent au jeu un renouvellement à chaque séance. Le rôle du chevalier noir est assez anecdotique, par contre, et la coopération entre les joueurs, minimaliste.

Au final, Contrées fabuleuses est un chouette jeu, amusant, pas trop long à jouer, bien illustré et vite installé.