Bode Locke est un peu trop dans son monde et ses camarades ont du mal à le rejoindre dans son univers. Du coup, il n'a pas beaucoup d'amis, ce qui inquiète un peu son institutrice qui convoque sa mère. À côté de ça, il possède un vocabulaire que peu d'enfants de son âge seraient à même de manier. De son côté, Kinsey tente de faire dire à Ty où il a caché une clé primordiale ; il ne faudrait pas qu'elle soit perdue si jamais il lui arrivait quelque chose. Mais Ty refuse. Et comme il apprend au même moment que Zack sort avec sa sur, il l'a encore plus mauvaise que d'habitude. Il part donc en forêt pour tenter de se calmer. Dans le jardin, dans une fontaine glacée, Bode va trouver une nouvelle clé. Elle va lui permettre de se transformer en animal. Il aurait bien aimé quelque chose d'impressionnant, de terrifiant mais il sera finalement un petit oiseau. Comme il le verra, ça n'a pas que des désavantages, même si c'est assez ridicule face à un loup, animal de transformation de Zack qui a trouvé la porte ouverte.
Quatrième tome de Locke & Key et il n'y a plus aucun doute : cette série est un indispensable. Bon, personnellement, cela fait longtemps que je n'ai plus de doute, mais ce tome confirme tout le bien que je pouvais penser de la série. L'histoire est bonne et bien menée, les personnages sont profonds et possèdent une psychologie bien développée, les rebondissements sont maîtrisés et étourdissants. Et le dessin n'est bien sûr pas en reste. Mais ça, vous le saviez déjà, non ?, si vous êtes des lecteurs de la série. Dans ce quatrième volume, il y a deux chapitres qui sortent du lot, principalement grâce à une narration différente. Le premier chapitre, qui se permet même un clin d'il à Calvin & Hobbes, qui ne joue pourtant pas dans le même registre. Ici, chaque page n'aura le droit qu'à quatre cases centrales, plus le dessin pleine page qui se trouvera derrière. C'est vraiment une manière de présenter les choses différente, surtout que la pleine page ne racontera pas forcément tout à fait la même chose que les quatre cases de la page. Le rythme est perturbé, la lecture provoquée, et c'est vraiment bon. L'autre chapitre qui diffère, c'est celui où le mois est égrené au fur et à mesure. Il se passe beaucoup de choses, mais rien n'est vraiment détaillé. C'est à nous de recoller les morceaux, et c'est vraiment bon. La lecture gagne en fluidité et rapidité, malgré ce manque. D'autres clins d'il parsèment le tome, que je vous laisse découvrir.
Joe Hill est donc un scénariste plus que talentueux, et il le prouve une nouvelle fois avec ce tome 100% incontournable. Malgré tout, le succès de la série ne pourrait être le même sans ce dessin de Gabriel Rodriguez. Il est encré, puissant, donnant parfois l'impression d'être sur un seul plan, comme si la profondeur et la perspective n'étaient pas maîtrisées, alors qu'en fait elles le sont parfaitement. Ce qui fait qu'on entre encore plus profondément dans les pages. On ne lit pas Locke & Key, on le vit ! Les fantômes sont toujours aussi parfaitement fait, avec leurs volutes envoûtantes. Les autres styles de traits, ceux des clins d'il, sont aussi parfaitement maitrisés ; non, Rodriguez n'est pas un artiste que l'on peut enfermer quelque part, il est trop doué pour ça.
Les clés du royaume est un tome fabuleux. Par contre, les éditions Milady ont décidé de passer à des couvertures cartonnées, ce qui fait que les tomes mis l'un à côté de l'autre n'auront plus le même aspect. Est-ce que cela doit changer quelque chose à votre lecture ? Bien sûr que non !
