Keiko et Kentarô ont décidé d'en apprendre plus sur leur grand-père qu'ils n'ont jamais connu : Kyûzo Miyabe. Ils rencontrent donc des personnes qui auraient pu le connaitre, notamment pendant la seconde guerre mondiale, puisque Miyabe était pilote. Seulement, leur première expérience avec M. Hasegawa ne fut pas à la hauteur de leurs attentes puisqu'il a décrit leur grand-père comme "le pire trouillard de l'aéronavale". Keiko devait rencontrer M. Itô, un autre vétéran, mais elle va prétexter d'avoir trop de travail pour se rendre sur l'île de Shikoku. Kentarô n'est pas dupe et sait bien qu'elle n'a pas encore digéré les informations fournies par Hasegawa. Il va donc rencontrer Itô seul. Quand il arrive, il découvre une maison cossue. L'accueil de M. Itô est tout ce qu'il y a de plus charmant. Mais, surtout, Kentarô va découvrir une nouvelle facette de son grand-père. Et peut-être comprendre pourquoi certains l'ont traité de trouillard.
À travers une quête de ses origines, et une certaine quête identitaire aussi, Zéro pour l'éternité nous fait faire un voyage dans le temps pour nous faire découvrir le quotidien de ceux qui vivaient sur les porte-avions japonais pendant la guerre du Pacifique. Les pilotes qui partaient à l'assaut de l'ennemi, bien sûr, mais pas seulement. Le M. Itô que Kentarô va rencontrer n'avait pas la "chance" de pouvoir aller au combat et il va donc raconter sa rancur vis-à-vis de Miyabe qui lui pouvait partir alors qu'il n'arrêtait pas d'affirmer qu'il voulait rester en vie pour pouvoir rejoindre sa famille. Mais de telles pensées étaient considérées à cette époque comme de la lâcheté alors qu'elles n'étaient que l'expression d'un amour profond.
Réflexion sur l'histoire, sur la vision que l'on peut en avoir après coup, aussi en fonction du camp dans lequel on se trouve, Zéro pour l'éternité nous fait découvrir d'une autre manière une histoire que l'on entend souvent du seul côté américain (normal, ce sont eux qui font les films qui passent chez nous). Moi qui ne suis pas un passionné de la guerre ni de l'histoire et qui ne m'intéresse pas vraiment aux avions, je dois bien avouer que le tome m'a happé. Je voulais savoir qui était réellement Kyûzo Miyabe. Et j'ai su. J'ai compris ce qu'il ressentait et ce qui le tiraillait.
Une uvre intelligente qui nous fait regarder d'un autre il une histoire peut-être pas si cicatrisée que ça, dans un camp comme dans l'autre.